Test réalisé sur PS5, après 95h de jeu, avec une version fournie par PlayStation France.

Il aura fallu attendre pas loin de 6 ans pour avoir une suite au très clivant Death Stranding.

La genèse de Death Stranding

C’est en 2019 que Hideo Kojima, fraîchement indépendant après son départ de Konami, livrait Death Stranding, une œuvre singulière qui divisait autant qu’elle fascinait. Porté par Norman Reedus, Mads Mikkelsen et Léa Seydoux, ce premier opus nous plongeait dans un monde post-apocalyptique où le joueur incarnait un porteur, Sam Porter Bridges, chargé de reconnecter l’Amérique fragmentée après un événement cataclysmique : le Death Stranding. Gameplay contemplatif, narration énigmatique et mécaniques (très) originales faisaient de ce titre une expérience à part.

test death stranding 2 on the beach fragile

Avec Death Stranding 2, Kojima revient sur PlayStation 5 pour livrer une suite plus fluide, plus généreuse, et résolument tournée vers l’action et l’accessibilité, sans trahir son ADN si particulier. Finalement cette suite en est-elle vraiment une ? Retour sur cette oeuvre après plus de 95h de jeu (trophée platine en poche).

Death Stranding et moi…

Il y a 4 mois de cela, je ne connaissais pas la dernière licence du célèbre Hideo Kojima, Death Stranding. Bien sûr j’avais entendu parler de cette oeuvre si singulière mais comprenez par là que je n’avais jamais mis le pied à l’étrier et que le premier épisode était resté bien au chaud dans ma backlog (en version Director’s Cut qui plus est).

Finalement, j’ai fait le grand saut et j’ai débuté l’aventure Death Stranding au milieu du mois de mars. Incarner un livreur qui peut trébucher, peiner à avancer selon les différentes topologies de terrain, était, assez déroutant. L’histoire prenante mais qui prenait son temps pour s’installer, a certainement du en laisser beaucoup en chemin (j’ai bien failli laisser tomber également).

Certaines mécaniques de gameplay et des menus assez fouillis et parfois à peine lisible, ont, il faut bien l’avouer, failli me perdre en route. Happé par l’histoire, les personnages, le jeu d’acteur, et par l’intrigue de manière générale, j’ai finalement continué l’aventure, jusqu’au point d’obtenir le platine. Le endgame, avec les dernières structures débloquées, avait ce petit côté de « reviens-y ».

Une intrigue plus lisible, sans temps mort

Là où le premier épisode prenait son temps pour établir son scénario et son contexte, Death Stranding 2 choisit d’entrer dans le vif du sujet avec une brutalité saisissante. Il aura fallu attendre à peine trois heures pour être totalement happé par le scénario. Si le premier opus laissait une grande place à la contemplation des paysages (peut être trop), sur fond de bande son magistrale, cette suite propose des mécaniques plus claires, plus intégrées au jeu, avec moins de chichi (il n’y a plus par exemple une quinzaine de véhicules différents), et avec des séquences plus directes et franches.

Death Stranding 2 On The Beach

Le jeu est beaucoup plus rythmé, les transitions entre actions, cinématiques, contemplation, sont plus cohérentes. Cette justesse dans l’équilibre, en fait finalement un jeu plus conventionnel, permettant aux délaissés du premier opus d’y trouver leur compte. En ayant écouté les critiques du premier épisode, Hideo Kojima, propose ici une suite plus fluide, une narration moins saccadée : en somme un jeu plus lisible.

Toujours en quête de connexion

La mission de Sam Porter est toujours la même : étendre le réseau chiral et connecter le maximum de territoires. Death Stranding 2 s’émancipe des décors nord-américains du premier épisode pour explorer de nouveaux territoires aux ambiances très marquées. Le Mexique, d’abord, offre un environnement accidenté, chaud et sec, où les canyons étroits se mêlent à des zones plus urbanisées en ruine. La chaleur y est omniprésente, et les effets météorologiques – notamment les crues éclairs après de violents orages – modifient dynamiquement la topographie. Traverser une rivière semble anodin, jusqu’à ce qu’une montée brutale des eaux transforme la zone en piège mortel, emportant cargaisons et véhicules.

Plus loin, l’Australie propose un contraste saisissant avec ses vastes déserts rouges, ses forêts clairsemées et ses côtes balayées par des vents puissants. Le joueur y affronte des tempêtes de sable impressionnantes, où la visibilité tombe à zéro, rendant chaque pas hasardeux. Ces événements ne sont pas de simples décors : ils affectent directement la jouabilité, forçant à adapter sa route, son équipement et sa stratégie. Les tempêtes ont un effet sur Sam également : il aura du mal à se déplacer et les chutes seront plus fréquentes.

Chaque région propose ainsi une véritable lecture géographique et climatique du gameplay, où la nature elle-même devient un ennemi à apprivoiser.

De nouvelles menaces

Les Échoués ne sont plus seuls à hanter les terres mortes. Death Stranding 2 introduit de nouvelles créatures chirales dont vous aurez parfois du mal à vous défaire, à commencer par les petites araignées. Ces petites créatures spectrales n’attaquent pas frontalement, mais s’accrochent littéralement à l’écran du joueur, masquant partiellement la vue, brouillant les interfaces, et créant un malaise visuel perturbant. Les chauves-souris spectrales, quant à elles, agissent en meute. Leur comportement imprévisible oblige à reconsidérer le rythme des déplacements.

test death stranding 2 on the beach fond scaled

De nouveaux échoués viendront également vous mettre des bâtons dans les roues. Plus que jamais, dans Death Stranding 2, les planifications d’itinéraires sont importantes.

Et puis, bien sûr, Death Stranding 2 ne serait pas fidèle à son prédécesseur sans son lot de boss impressionnants. Chaque nouvelle zone majeure réserve son affrontement scénarisé, souvent avec un ennemi cauchemardesque fusionnant technologie et matière échouée. Ces combats, toujours chorégraphiés avec une mise en scène magistrale, allient tension, survie et narration, et marquent les grandes étapes du récit avec autant de puissance que d’émotion.

Des mécaniques de gameplay enrichies et plus intuitives

Le gameplay de Death Stranding 2 ne trahit pas son héritage, mais l’enrichit intelligemment, tout en supprimant le surplus futile. L’introduction de l’échelle-rail, par exemple, révolutionne l’escalade en terrain vertical. Une fois posée, cette échelle guide automatiquement Sam vers le sommet, simplifiant l’effort sans supprimer le danger. La fluidité de déplacement s’en trouve grandement améliorée, rendant les trajets plus dynamiques.

Une autre grande nouveauté est le cercueil flottant, détourné en planche de glisse. Cette « planche de surf pour les morts » permet à Sam de dévaler les pentes, de glisser sur la terre ou la neige, et de traverser les étendues de poix de manière déconcertante. Très pratique pour se déplacer rapidement entre deux zones. C’est un moyen de locomotion aussi fun qu’étrange, typiquement « Kojimien ». On pourra citer également le drone qui vous accompagne et qui transporte des marchandises pour vous.

Le jeu délaisse également la majorité des moyens de transports. Dans Death Stranding 2, vous n’aurez à votre disposition qu’une moto ou un camion. Libre à vous d’y ajouter ensuite des modules qui augmentent la batterie, ou encore d’y ajouter des armes telles que des lances-roquettes, des mitrailleuses, et des accessoires comme des boucliers ou un lanceur collant qui récupère automatiquement les marchandises proches.

Toujours coté déplacement, le réseau autoroutier fait son grand retour. Au niveau 2 (max) il permet des déplacements beaucoup plus rapide. Le monorail, nouveauté de Death Stranding 2, permet de livrer une énorme quantité de marchandises par container. En combinant les deux, vous avez accès à la quasi totalité des stations et preppers de l’Australie. C’est personnellement avec le réseau autoroutier, le monorail, la plance-cercueil et un camion boosté que j’ai fait l’intégralité des livraisons m’ayant permis d’obtenir le trophée platine.


On peut également utiliser le DHV Magellan pour se déplacer d’une zone à l’autre instantanémenet (via des courants de poix) mais vous obtiendrez une note de livraison faible.

Enfin, les menus ont été entièrement repensés. Plus ergonomiques, plus lisibles, avec des icônes plus contrastées, des étoiles de réputation agrandies et une organisation simplifiée, ils rendent les tâches logistiques bien moins pénibles. Recycler, réorganiser, démanteler : tout est désormais accessible via des raccourcis contextuels, ce qui allège considérablement le gameplay.

Une réalisation technique au sommet : un monde qui respire, souffre et s’effondre

Visuellement, Death Stranding 2 est une claque. Le Decima Engine, déjà impressionnant en 2019, atteint ici des sommets de photoréalisme. Les environnements sont d’une richesse rare : textures ultra-détaillées, reflets dynamiques, météo en temps réel, particules omniprésentes, éclairages volumétriques… Lorsqu’une tempête de sable frappe en Australie, c’est tout l’écran qui devient chaotique, entre bourrasques, hurlements de vent et perte totale de repères.

test death stranding 2 on the beach tempete et eclair scaled

Sur le plan technique, le jeu tourne sans faillir. Deux modes sont proposés : un mode performance à 60 images par seconde, fluide et stable même en pleine catastrophe, et un mode fidélité en 4K natif qui sublime chaque paysage, chaque particule, chaque éclat de lumière. Le tout est soutenu par un travail sonore d’une richesse inouïe, où chaque pas, chaque rafale, chaque grésillement d’échoués vient titiller la DualSense, dont le retour haptique est utilisé avec une finesse exemplaire.

Les compositions magistrales de Low Roar, Silent Poet et Woodkid (il signe le thème de cette suite) font parties intégrantes de l’expérience Death Stranding 2. Il y a toujours ces moments ou une musique commence, la caméra recule pour proposer une vue grand angle du paysage, et vous qui continuer à avancer. Certaines musiques valent vraiment le détour et vous pourrez les réécouter sans problème depuis votre cabine de repos.

Death Stranding 2 : revu et corrigé, amélioré, affiné, la suite tant attendue ?

Si on fait abstraction totale du scénario, alors on pourrait croire que Death Stranding 2 est une simple amélioration du premier épisode. En voulant corrigé certaines mécaniques, certains facettes de gameplay pour contenter tout le monde, Death Stranding 2 perd finalement un peu de l’identité si singulière du premier épisode. J’ai personnellement trouvé que tout était plus facile dans cette suite : les déplacements, l’escalade, la conduite de véhicule, etc. et surtout moins frustrant.

Coté scénario, de la bouche même de Kojima, l’histoire a été réécrite de nombreuses fois : le but du créateur était que l’oeuvre Death Stranding 2 ne plaise pas à tout le monde. Je pense qu’effectivement certains éléments de scénario ne seront pas du goût de tous. Personnellement j’ai trouvé, qu’une fois plus c’était bien trouvé : les cliffhanger sont nombreux, le suspens est constamment présent et j’ai vraiment eu cette envie constante d’avancer pour en savoir plus.

Death Stranding 2 reste malgré tout aussi clivant que son prédécesseur et si vous n’avez pas aimé le premier, il y a peu de chances également que vous adhériez à cette « suite ».

test death stranding 2 on the beach conclusion

Points positifs :

  • Des graphismes somptueux et une modélisation des visages au top
  • Une bande son magistrale
  • Une histoire pleine de rebondissements
  • De nouveaux boss échoués impressionnants
  • Une interface plus claire, de nouveaux raccourcis : tout est plus fluide
  • Un gameplay plus fluide et accessible
  • Des livraisons annexes scénarisées
  • Personnalisation des véhicules plutôt que de proposer plusieurs versions
  • Réseau autoroutier de nivau 2 + monorail = combo gagnant

Points négatifs :

  • Moins singulier ?
  • Des bugs de colision en camion sur de tous petits rochers
  • Placement de caméra hasardeux dans certaines zones étroites
  • Certains preppers qui nécessitent un trop grand nombre de likes pour être maximisé
17/20

Laisser un commentaire sur cet article

Vous voyez ce message parce que vous n'êtes pas connecté(e). Si vous postez un commentaire, celui-ci sera en attente de modération et ne sera pas visible immédiatement.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.