Test réalisé sur PS5, après 9h de jeu, avec une version fournie par Thunderful Publishing.

Disponible depuis la semaine dernière, je vous propose un test du roguelite, Lost in Random: The Eternal Die.

Lost in Random: The Eternal Die, de la suite dans les idées

Avec Lost in Random: The Eternal Die, le studio Stormteller prend tout le monde à contre-pied. Loin de proposer une suite directe à l’aventure narrative de 2021, ce spin-off se réinvente complètement en rogue-lite d’action isométrique. Un pari audacieux qui aurait pu faire perdre l’identité si singulière du premier épisode. Mais contre toute attente, cette réorientation mécanique fonctionne étonnamment bien. J’ai eu l’occasion de tester le jeu sur PS5, et le résultat est à la hauteur des ambitions : nerveux, stratégique et visuellement captivant.

test lost in random eternal die avant propos

Une reine en quête de rédemption

Exit Paire et Décisse : cette fois, c’est la Reine Aleksandra (ancienne souveraine d’Aléa) elle-même, autrefois antagoniste, que l’on incarne. Son esprit est prisonnier du Dénoir, un artefact ancien et chaotique, où règne le puissante mage Mayr, qui l’oblige à traverser des royaumes internes déformés et fragmentés — pour espérer retrouver sa liberté. Le jeu s’ouvre sur une séquence brève mais efficace, qui pose les enjeux sans lourdeur. L’univers conserve ses inspirations « burtoniennes » : marionnettes grinçantes, décors gothiques, architecture en spirale, le tout baigné dans une ambiance de conte tordu.

Cependant, la narration passe ici au second plan. Loin des dialogues fournis et des scènes mises en scène de Lost in Random, The Eternal Die adopte une écriture plus minimaliste. Quelques cinématiques ponctuent la progression, mais l’ensemble reste essentiellement concentré sur le gameplay. Cela pourra décevoir ceux qui attendaient une continuité narrative forte, mais cela colle parfaitement aux codes du rogue-lite.

Un rogue-lite tactique, nerveux et addictif

Le cœur du jeu repose sur une alternance fluide entre action en temps réel, stratégie et aléatoire maîtrisé. Le joueur débute chaque run avec une arme (parmi quatre disponibles : épée, marteau, arc ou lance) qu’il aura choisi, un nombre réduit de cartes de pouvoir, et l’aide de Fortune, un petit dé vivant qui offre des effets puissants…. à condition d’être lancé au bon moment. Sur le terrain, chaque combat mêle frappes classiques, esquives, gestion d’endurance et activation de cartes magiques. Pour cela, il faut d’abord charger Fortune, le lancer, puis courir le récupérer pour le relancer — une mécanique qui ajoute une couche de tension permanente au combat.

La variété des pouvoirs (une quinzaine d’effets différents à débloquer) et les possibilités d’améliorations des attributs d’attaque, de chance ou encore des capacités de Fortune favorise des styles de jeu très différents. On peut miser sur les coups critiques avec la lance, infliger des dégâts de zone avec le marteau, ou rester à distance avec l’arc et ses améliorations élémentaires. Le système de progression encourage à expérimenter : plus on avance, plus on débloque de nouveaux pouvoirs, armes et artefacts à intégrer dans sa « main de départ ».

Un système de reliques, sous forme de grille à compléter façon match-3 pour augmenter l’un des 5 attributs (attaque, chance, pouvoir du dé, etc.), ajoute une petite couche de stratégie supplémentaire. Le tout est suffisamment clair pour rester accessible, sans tomber dans la surcomplexité.

test lost in random eternal die match 3

Sur PS5, les combats sont d’une fluidité irréprochable. Le retour haptique de la DualSense est utilisé de manière subtile, avec une vibration différente selon l’arme ou l’élément déclenché. Les temps de chargement sont quasi-inexistants, et la fréquence d’images reste parfaitement stable, même dans les affrontements les plus chaotiques.

Une structure roguelite bien rodée

La boucle de jeu est classique, mais efficace. Chaque run consiste à traverser quatre royaumes générés de manière semi-procédurale, avec leurs ennemis spécifiques, pièges, mini-boss et artefacts uniques. La mort signifie recommencer depuis le début, mais avec des ressources accumulées permettant d’améliorer son arsenal entre deux tentatives. Un hub central, le Sanctuaire, permet d’échanger des éclats contre des boosts passifs, d’améliorer ses armes de départ (ou d’en acheter d’autres) ou de débloquer de nouveaux types de cartes. Mais vous devrez trouver et secourir au préalable des PNJ qui accepteront de rejoindre le Sanctuaire.

L’équilibrage général est bien dosé : les premières heures permettent d’apprivoiser les mécaniques sans frustration, puis la difficulté grimpe progressivement, avec des ennemis plus agressifs et des combinaisons d’attaques à anticiper. On retrouve ce que les amateurs de Hades ou Dead Cells aiment dans le genre : une sensation constante de montée en puissance, doublée d’un plaisir de jeu immédiat.

En revanche, le boss de fin, Mayr est d’une difficulté déconcertante par rapport au reste du jeu et il vous faudra sans doute avoir pas mal d’améliorations de côté et plusieurs essais pour en venir à bout.

Un univers « Burtonien » toujours aussi marquant

Visuellement, The Eternal Die est une réussite indiscutable. Même si la vue isométrique limite un peu la mise en valeur des environnements, les artistes ont su conserver la patte si particulière de l’univers Random : villes déliquescentes, forêts vrillées, statues grotesques, éclairages brumeux…

On retrouve cette impression de monde bancal, où tout semble tenir en équilibre précaire entre rêve et cauchemar. Le design sonore est également à saluer, avec une bande-son orchestrale discrète mais efficace, et des effets audio très travaillés, notamment autour des dés et des cartes.

En attendant Hades II…

Lost in Random: The Eternal Die ne cherche pas à reproduire l’expérience du premier opus : il la transforme, la distille et l’adapte à un tout autre genre. En optant pour un format rogue-lite, Stormteller fait preuve de courage et de savoir-faire. Le jeu n’est pas le plus original de sa catégorie, ni le plus narratif, mais il offre une aventure rythmée, cohérente et franchement addictive, portée par un univers esthétique toujours aussi fort. Sur PS5, l’expérience est techniquement irréprochable et parfaitement fluide, ce qui permet de profiter pleinement de son gameplay raffiné.

Points positifs

  • Direction artistique toujours aussi marquée, unique et cohérente
  • Gameplay nerveux, précis et gratifiant
  • Bonne synergie entre action, aléatoire et stratégie
  • Progression bien dosée et système de meta-jeu motivant
  • Performances techniques solides sur PS5, avec retour haptique bien intégré

Points négatifs

  • Narration en retrait, peu engageante pour les nouveaux venus
  • Originalité limitée dans les mécaniques face aux poids lourds du genre comme Hades
  • La difficulté mal calibrée dans le dernier biome
17/20

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