Test réalisé sur PlayStation 5, après 18h de jeu, avec une version fournie par Plaion France.

Project Motor Racing arrivait avec l’ambition de devenir une vraie référence du sim-racing — mais dès le premier virage, on sent que le jeu peine à tenir ses promesses…

Project Motor Racing (PMR) est un jeu que j’ai particulièrement suivi depuis son annonce. J’adore les simulations autombiles mais j’essaie de m’attarder vraiment sur les simulations automobiles de qualité… et aussi parfois quelques jeux arcades.

Sur le papier, PMR était une belle promesse et j’attendais beaucoup de ce titre.

Project Motor Racing : le contexte et les promesses…

Straight4 Studios, à l’origine de Project Motor Racing, s’est donné pour objectif de créer une simulation automobile ambitieuse et complète. Le studio rassemble des vétérans du genre (Ian Bell pour ne citer que lui), ayant contribué à des licences reconnues (Project CARS, GTR FIA GT, Need for Speed: Shift, ou encore Test Drive: Ferrari Racing Legends).

La promesse est claire : un large catalogue de véhicules (GT, prototypes, historiques et hypercars), des circuits reproduits avec soin, et un moteur physique capable de restituer une « prise en main réaliste » et des sensations fidèles au pilotage réel. Les annonces mettaient en avant 70 voitures modélisées, 28 circuits mondiaux et 13 classes différentes, avec un accent sur le réalisme dynamique et la diversité des expériences.

L’idée était de séduire à la fois le joueur passionné de sim‑racing et le joueur occasionnel, offrant la possibilité de courses rapides, de sessions longues ou de carrière personnalisée. Les modes annoncés incluaient carrière solo, courses d’endurance, multijoueur compétitif et défis ponctuels, avec un système de gestion économique du pilote — budget, sponsors et réparations — pour donner un vrai sens à la progression.

Cette ambition a immédiatement créé des attentes élevées dans la communauté sim‑racing. Project Motor Racing devait être la référence moderne qui combine réalisme et diversité, rivalisant avec des titres établis comme Assetto Corsa, iRacing ou Project Cars 2. Le défi était colossal : proposer un jeu capable de satisfaire les puristes tout en restant accessible aux novices.

À la sortie, le constat est plus nuancé. Si les bases sont prometteuses (contenu riche et diversifié, modélisation soignée), des problèmes d’implémentation, d’optimisation et de cohérence de la physique viennent ternir l’expérience. Malgré cela, l’ambition reste palpable, et le potentiel de PMR est indéniable, laissant entrevoir ce qu’il pourrait devenir si les correctifs et améliorations sont appliqués.

Comportement et physique de conduite, là où le bât blesse…

La physique est l’un des piliers de toute simulation automobile, et Project Motor Racing ne déçoit pas toujours, mais dans le cas du jeu de Straight4 Studios, elle souffre d’incohérences notables. Au volant, certaines GT ou véhicules historiques se laissent conduire avec fluidité, le retour de force est perceptible et les sensations de transfert de masse ou de freinage progressif sont présentes.

Cependant, dès que l’on passe à des hypercars ou des prototypes, la maniabilité devient instable et imprévisible, avec des survirages soudains et des réactions surprenantes sur les vibreurs.

Ces écarts sont accentués à la manette, où le ressenti devient souvent flou et imprécis, contrastant avec les promesses du jeu.

J’ai apporté mon jeu chez un ami, lui aussi féru de sim-racing, pour le tester avec un volant (que je ne possède pas) : le Trustmaster T598.

Les sensations dépendent également fortement des réglages : suspension, géométrie, rapports, aide au freinage et traction. Le jeu offre un panel complet pour ajuster les voitures, mais ce niveau de détail peut être une barrière pour les joueurs moins expérimentés. La physique du jeu peut parfois offrir de véritables moments gratifiants, notamment lorsque la voiture est correctement ajustée pour le circuit et les conditions météo. La pluie et la piste mouillée influencent alors le comportement des véhicules, apportant une dimension stratégique et immersive.

Le moteur physique de PMR est solide par moments et prometteur, mais souffre d’une inconstance qui peut frustrer le joueur. Les sensations de conduite sont présentes, mais elles sont hétérogènes selon les véhicules, les conditions et le matériel utilisé. L’expérience optimale nécessite volant, pédales et patience pour calibrer correctement les réglages, conditionnant fortement la perception du jeu.

Des graphismes et une ambiance sonore agréable mais hélas inégale

Visuellement, Project Motor Racing propose une expérience agréable mais inégale. Les modèles de voitures sont détaillés, avec cockpits soignés, textures de carrosseries réalistes et reflets convaincants. Les circuits bénéficient d’une modélisation fidèle, avec une attention portée aux reliefs et aux caractéristiques uniques de chaque tracé. Les effets de lumière, la météo dynamique et l’évolution de la piste ajoutent une immersion supplémentaire, notamment lors des courses nocturnes ou sous la pluie.

L’aspect sonore est également un point fort : moteurs, crissements de pneus et bruits mécaniques sont crédibles et immersifs, renforçant la sensation de vitesse et la tension lors des virages. Cependant, la stabilité technique est perfectible : certaines configurations subissent des chutes de framerate, des micro‑saccades ou des ralentissements qui peuvent nuire à la précision du pilotage. Les effets météo, bien que présents, ne sont pas toujours cohérents avec la physique de conduite, réduisant parfois leur impact réel sur l’expérience.

Project Motor Racing se situe à un niveau correct mais inférieur en termes de finition technique et de fluidité comparé à d’autres titres comme Assetto Corsa. Les textures et modèles sont convaincants, mais la cohérence entre physique et visuel pourrait être améliorée. Les amateurs de beaux cockpits et de voitures réalistes y trouveront leur compte, mais les puristes de la simulation remarqueront rapidement les failles et irrégularités.

Au global, l’ambiance visuelle et sonore de Project Motor Racing contribue à l’immersion, mais l’expérience reste tributaire de la configuration matérielle et de la tolérance du joueur aux imperfections graphiques et techniques.

Project Motor Racing : ses modes de jeu et sa carrière

PMR propose un mode carrière ambitieux, conçu pour simuler la progression d’un pilote. Le joueur commence avec un budget limité, choisit ses sponsors, achète et entretient ses voitures, et participe à différents championnats. Chaque course influence le budget, la réputation et les options pour la saison suivante. Les modes alternatifs incluent des courses rapides, des courses d’endurance, des défis ponctuels et un multijoueur compétitif avec cross-play et classement.

La profondeur du mode carrière est réelle : gestion des réparations, des pneus, consommation de carburant, choix des setups et stratégie de course ajoutent de la complexité et de la satisfaction lorsque les décisions sont bien exécutées. Cependant, l’IA instable et certains bugs dans la progression peuvent générer frustration et impression de chaos. L’ergonomie du menu et la progression sont également assez fouillies : le joueur peut se sentir perdu face à trop d’options ou devant des systèmes de pénalités (trop) mal expliqués.

La rejouabilité repose sur la diversité des véhicules, circuits et modes. Comparé à d’autres simulateurs, Project Motor Racing offre un contenu riche mais encore perfectible : la variabilité de l’expérience dépend fortement de l’IA et des performances techniques.

En somme, le mode carrière et les options de jeu sont ambitieux et variés, mais leur exploitation optimale demande patience et ajustements constants, ce qui peut limiter l’attrait pour les joueurs occasionnels. Les amateurs de simulation trouveront matière à s’investir, mais la constance et la finition restent à améliorer pour garantir une expérience pleinement satisfaisante.

Un mot sur l’Intelligence artificielle des adversaires

L’IA des adversaires est un des points faibles de PMR. Si le comportement de base est correct, des incohérences apparaissent fréquemment : dépassements improbables, collisions injustifiées, trajectoires aléatoires et pénalités incohérentes. Cette instabilité affecte le plaisir de course, surtout en mode carrière, où l’IA devrait représenter un challenge cohérent et réaliste. Ca me rappelait fortement des jeux arcade comme Motorstorm où l’on pouvait être premier pendant une couse entière et se faire doubler à la fin par une IA qui revenait dont ne sait où…

test project motor racing ia

Sur cette intelligence artificielle, PMR déçoit par son manque de régularité. Les courses deviennent parfois frustrantes : un adversaire peut freiner trop tôt ou foncer dans le joueur sans raison, perturbant la stratégie et la progression. Ces problèmes sont accentués en endurance, où les collisions peuvent ruiner une course entière et impacter la saison en mode carrière.

Malgré ces défauts, l’IA reste correcte dans certaines conditions, offrant un challenge modéré et permettant de profiter des sensations de conduite. Les réglages d’assistance et de difficulté permettent d’ajuster la réactivité, mais ils n’éliminent pas les incohérences fondamentales.

Belles promesses mais réelles désillusions

Project Motor Racing est un jeu ambitieux, qui mélange une approche simulation, un contenu riche et des idées prometteuses. La conduite offre parfois des sensations gratifiantes, le mode carrière est structuré, et la diversité des véhicules et circuits est notable. Cependant, des incohérences dans la physique, une IA instable, des bugs et une optimisation imparfaite limitent le plaisir et la constance de l’expérience.

Pour un joueur équipé (volant, pédales, réglages fins) et prêt à investir du temps, PMR peut offrir des moments intéressants et un potentiel de progression gratifiant. Pour le joueur occasionnel, les défauts techniques et les incohérences de l’IA peuvent rapidement devenir frustrants. Avec des patchs et correctifs, Project Motor Racing pourrait évoluer vers un titre de référence dans le sim‑racing moderne.

Je pense sincèrement qu’il n’en est encore qu’à ses balbutiemments et qu’il faudra de nombreux patchs (mais qui arrivent au fil de l’eau) pour obtenir la simulation tant souhaitée. Mais après tout, Rome ne s’est pas faite en un jour !

Points positifs

  • Large catalogue de véhicules variés et circuits détaillés
  • Mode carrière structuré et gestion économique immersive
  • Graphismes et son immersifs avec météo dynamique
  • Potentiel de progression et personnalisation des véhicules

Points négatifs

  • Physique de conduite inégale et sensations variables
  • IA instable et incohérente en solo
  • Bugs, chutes de framerate et optimisation imparfaite
  • Multijoueur et communauté encore fragiles
  • Mode carrière parfois frustrant à cause de l’IA et des pénalités
13/20

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