Test réalisé sur PS5, après 6h de jeu, avec une version fournie par ABX Games Studio.
2ème sortie en 1 mois pour le studio indé ABX Games, avec un puzzle game bien pensé, Teraslide.
Après Tetra’s Escape 2, ABX Games Studio nous propose un autre titre axé réflexion : Teraslide.
Teraslide s’ouvre sur une idée aussi claire que redoutable : vous incarnez Tulock, un petit renard polaire dont les déplacements se font en glissant jusqu’à un obstacle ou le bord de la grille. L’utilisation d’un plateau hexagonal enrichit immédiatement la réflexion en multipliant les trajectoires possibles – six directions au lieu de quatre – et transforme chaque niveau en un canevas pour planifier avec minutie chaque mouvement. Ce concept, d’apparence simple, se révèle rapidement exigeant. On se retouver vite à devoir anticiper plusieurs glissades en même temps pour savoir où l’on va « aterrir ».
Au fil des niveaux, la simplicité initiale laisse place à une montée en puissance intelligente. Pas moins de 100 niveaux répartis dans 12 mondes différents. Et chacun des mondes amènent des mécaniques inédites : portails de téléportation, tuiles fragiles qui se brisent, zones d’eau mortelles, flèches directionnelles immuables ou ajustables… Chaque nouveauté redessine la manière d’aborder le puzzle et intensifie le défi logico-spatial.
Les objectifs classiques – atteindre l’arrivée – sont rapidement rejoints par des défis bonus : ramasser toutes les fleurs ou au contraire finir le niveau sans en prendre aucune, terminer dans un nombre limité de coups, éviter certaines directions… Ces défis secondaires enrichissent la rejouabilité et offrent une autre couche de satisfaction lorsqu’ils sont accomplis, parfois même plus gratifiante que la simple réussite.
Il est impossible, d’ailleurs, de tout faire en une seule tentative : atteindre la perfection nécessite souvent plusieurs essais, favorisants la réflexion et l’optimisation. Et vous ne pouvez pas non plus terminer le niveau en réussissant tous les défis secondaires.
Par chance, Teraslide évite toute frustration inutile grâce à des outils bien pensés. On peut annuler ses mouvements à tout moment, ce qui encourage l’expérimentation sans peur de tout gâcher. Si l’on reste bloqué, une simple pression sur un bouton (comme R3 sur manette) dévoile la solution et permet de progresser sans être coincé éternellement. On peut aussi obtenir la solution complète de l’objectif principal et des défis bonus depuis le menu pause.
Ce système de soutien intelligent laisse libre cours à la curiosité, au tâtonnement et à l’intuition tout en offrant une porte de sortie si jamais on cale.
D’un point de vue visuel et sonore, Teraslide opte pour la sobriété. L’interface est claire et lisible, la direction artistique épurée, avec une ambiance enneigée. Les animations sont discrètes mais judicieuses, favorisant la compréhension des déplacements sans surcharge visuelle. Et la bande-son, tout en retenue, soutient le rythme posé du jeu sans jamais distraire – au contraire, elle encourage la concentration. Cette esthétique minimaliste crée une atmosphère apaisante et appropriée pour les casse-têtes logiques, contrastant efficacement avec les puzzles plus tape-à-l’œil.
En revanche il m’est quand même arrivé fréquemment que la direction choisie, symbolisée par une flèche bleue, n’apparaisse pas. Je devais alors choisir une autre direction puis revenir sur la première pour qu’elle apparaisse. Un peu frustrant par moment…
Le rythme est bien calibré : les niveaux sont assez courts pour être abordés en sessions rapides, tout en proposant une courbe de difficulté croissante. On passe naturellement des phases exploratoires aux confrontations mentales plus intenses, avec une fluidité qui maintient l’intérêt – d’autant que l’aide intégrée permet de garder le cap sans perdre la motivation.
En définitive, Teraslide propose ce que l’on attend de tout bon puzzle-game : un gameplay limpide, une progression astucieuse, un contenu généreux et une accessibilité pensée pour accompagner sans infantiliser. Quelques bugs subsistent notamment lors du choix de la direction mais majoritairement, cela ne gêne en rien la jouabilité.