Il aura fallu attendre 26 ans pour retrouver l’une plus emblématiques licences de beat’em all, Streets of Rage.
Le retour tant attendu
La licence Streets of Rage s’est brillamment terminée (on aime ou on n’aime pas) avec Streets of Rage 3 en 1994 (Megadrive). Streets of Rage a porté le genre Beat’em All à son plus haut niveau, avec ses écrans à défilement horizontal et ses points de non-retour, il a marqué plus d’un joueur (moi y compris).
Les fans d’Axel, Blaze, Adam et j’en passe pouvaient d’ailleurs retrouver la trilogie dans la collection Sega Vintage Collection (parue sur Xbox, Xbox 360 et PlayStation 3 et 4).
Personnellement j’ai beaucoup joué à cette licence durant mon enfance, avec mon cousin et mes frères. C’était l’un des rares jeux à proposer de jouer à deux, sur le même écran. Je me souviens encore de ces moments de défouloir.
X et Y
On ne va pas se mentir, l’histoire de Streets of Rage 4 est surtout un prétexte pour nous proposer le retour des personnages emblématiques de la série : Axel et Blaze. Dans la trilogie, nos héros devaient arrêter les plans machiavéliques de Mr X. Après trois défaites cuisantes, il semble que Mr X soit définitivement hors-jeu.
Mais c’était sans compter, sa progéniture, ses deux enfants répondant au joli nom de Jumeaux Y (une femme et un homme). Reprenant l’héritage de leur père les jumeaux veulent désormais contrôler la ville et ses habitants en propageant des ondes sonores.
On est d’accord, l’histoire ne casse pas trois pattes à un kangourou (si t’as la référence…) mais qu’importe, nous ne sommes pas là pour ça !
Fait main
Streets of Rage 4 a été possible grâce la collaboration de deux studios : Lizardcube (Wonder Boy : The Dragon’s Trap) et Guard Crush Games, chapotés par l’éditeur Dotemu.
Les développeurs ont fait le choix de proposer un jeu dessiné entièrement à la main. Personnellement, je suis vraiment fan de ce genre de procédé (Broken Sword : the Serpent’s Curse, Toki), je trouve le résultat saisissant.
Pour se convaincre de ce travail d’artiste, il suffit de lancer l’écran de sélection des personnages. On voit un Axel Stone et une Blaze Fielding vieillis (10 ans se sont écoulés depuis SoR3). On est définitivement convaincu visuellement en lançant le premier niveau. D’ailleurs il rappellera bon nombre de souvenirs (les deux premiers Streets of Rage commençaient dans la rue également) aux joueurs de l’ère Megadrive.
Les décors sont détaillés, superbement réalisés et animés avec justesse. Certes ils sont très clichés mais on ne peut que saluer ce travail de précision, aussi bien dans les décors de fond que dans les animations, les transitions ou les « effets spéciaux ».
Et si vous avez la fibre nostalgique, vous pouvez également appliquer quelques filtres (rétro, rétro CCTV par exemple).
Du côté des personnages, qui dit nouveau Streets of Rage, dit nouveaux héros. Dans le roster de base, hormis Axel Stone et Blaze Fielding, vous pourrez incarner Cherry Hunter (la fille d’Adam) et Floyd Iraia, un homme doté de bras mécaniques (il me rappelle Jax de Mortal Kombat).
Au fur et à mesure de vos parties, vos points sont cumulés dans ce qu’on appelle un score historique. En franchissant certains paliers, vous débloquerez les personnages de la précédente trilogie : Axel, Blaze et Adam dans leurs trois versions. Mais aussi Skate Hunter, Dr Gilbert Zan, etc.
Un gameplay au service du bien
Vous pensez qu’il n’y a rien à dire sur le gameplay de Streets of Rage 4. Et bien détrompez-vous. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Streets of Rage arbore une composante tactique dans ses combats.
Vous pouvez toujours asséner des coups avec la touche mais vous pouvez également utiliser quelques techniques, via des combinaisons de touches, pour être plus efficace (visible via l’écran « Technique de combats »).
Comme les précédents opus, là encore, vous pouvez utiliser une compétence spéciale (avec la touche ) qui a l’avantage de faire plus de dégâts. Mais utiliser cette attaque vous enlèvera des points de santé. Chose nouvelle toutefois, cette portion de santé retirée, sera de couleur verte (la jauge de vie, de base, est jaune) et plus vous réalisez un combo important après avoir utilisé l’attaque et plus vous regagnez votre santé. Cet ajout tactique, sera primordial pour terminer les niveaux surtout dans les difficultés les plus élevées.
Les personnages peuvent toujours sauter (touche ) et aussi utiliser des armes en tout genre dont certaines sont complètement nouvelles : des lances, des panneaux de signalisation, des tasers (essayez de les utiliser sur les bornes d’arcade :)), etc. Grosse nouveauté également, un système de rebond permet de rattraper les armes en vol si vous les perdez ou si on vous les lance.
Enfin une puissante attaque (+), appelée « Attaque Étoile » peut être déclenchée autant de fois que vous possédez d’étoiles. Elles vous permettront parfois de venir à bout, in extremis, de vos adversaires, puisqu’elles permettent sur le moment d’être invincibles mais aussi de briser la garde de ceux-ci et même des boss. Mais en les utilisant vous perdez un bonus de point sur le total décompté en fin de niveau.
C’est historique !
Comme dit précédemment, vous cumulez des points en frappant, en ramassant de la nourriture si votre vie est pleine, en réalisant des combos élevés, etc. Vous gagnez également plus de points en ayant une jauge de santé au max en fin de niveau et si vous n’utilisez pas vos étoiles (cf paragraphe précédent). Enfin vous gagnez également un bonus lié au temps. Plus vous terminez le niveau rapidement, plus vous gagnez de points. Tous ces points sont décomptés à chaque fin de niveau.
Le total des points détermine le rang obtenu : S, A, B, C. Ce total est cumulé dans ce qu’on appelle le score historique. Atteindre certains paliers de ce score historique débloquera des personnages des anciennes trilogies. Un trophée demande même d’atteindre 5 millions de points.
C’est bien pensé et pour le coup addictif, d’autant que l’on voit sur l’écran un petit marqueur signalant que l’on va débloquer quelque chose, sans pour autant savoir quoi.
De grands noms au service de la bande-son
Streets of Rage 4 possède une bande-son de folie. Et ce n’est pas étonnant quand on voit certains des compositeurs qui ont bossé dessus. Dans ce casting de rêve, on retrouve entre autres Olivier Derivière qui s’est dernièrement illustré sur A Plague Tale : Innocence, Yoko Shimomura (Kingdom Hearts), Keiji Yamagishi (Ninja Gaiden), mais aussi Yuzo Koshiro et Motohiro Kawashima qui avaient déjà oeuvré sur Streets of Rage.
Streets of Rage 4 n’est pas en reste concernant les bruitages sonores. Chaque impact, chaque attaque, émet un son ô combien jouissif, qui donne de plus en plus envie d’en découdre.
La rue est à vous
Streets of Rage 4 propose plusieurs modes de jeux. Le premier, le mode Histoire permet comme son nom l’indique de parcourir l’histoire, à travers 12 stages assez variés. Une fois le jeu terminé une première fois, vous pourrez sélectionner et recommencer le chapitre de votre choix. Toutefois cela ne fonctionne que dans la difficulté que vous avez choisie lorsque vous avez terminé le jeu. Sachez également que, dans ce mode, votre progression est sauvegardée si vous quittez.
Les joueurs « à l’ancienne » pourront s’essayer au mode arcade dans lequel, vous devez terminer le jeu d’une traite. Un trophée demande d’ailleurs de le terminer en difficile.
Dans Streets of Rage 4, vous pouvez jouer à deux joueurs max en coopération online mais jusqu’à quatre joueurs en local (4 manettes).
Un mode combat de boss vous sera fort utile pour analyser les patterns de chaque adversaire de fin de stage. Très utile si vous essayez de terminer le jeu dans sa difficulté la plus élevée (Mania).
Enfin Streets of Rage 4 propose un mode PvP (oui). Intitulé Duel, il permet à deux joueurs humains de s’affronter. Que le meilleur gagne !
Un beat’em all épique !
J’attends Streets of Rage 4 depuis son annonce et je ne suis franchement pas déçu. Conciliant la nostalgie de la trilogie avec des graphismes de qualité fait main et de nouvelles options de gameplay, ce beat’em all nerveux est addictif au possible.
On oubliera vite son scénario bateau pour se concentrer sur l’essentiel : la baston, le défouloir et les bons moments que l’on peut passer entre potes (surtout quand le « friendly fire »» est activé).
Ses différents modes offrent une durée de vie acceptable pour les joueurs en manque de beat’em all pur et dur.
Streets of Rage marque un retour fracassant avec ce quatrième épisode. Alors vous aussi, défoulez-vous !
Points positifs :
- Une bande-son incroyable
- Des décors vraiment superbes, dessinés à la main
- Les combats plus tactiques
- Différents modes de jeux et de difficultés
- Les clins d’œil à la trilogie
- Jouable seul ou à plusieurs
Points négatifs :
- 12 stages seulement, on en redemande
- Un scénario moyen