Test réalisé sur PlayStation 5, après 5h de jeu, avec une version fournie par GameMill Entertainment. Les screenshots utilisés dans ce test ont été fournis par l'éditeur.
Je vous propose aujourd’hui un test de l’adaptation des romans « Chair de poule », Goosebumps: Terror in Little Creek.
Aux origines de l’effroi : l’histoire derrière la création
Goosebumps: Terror in Little Creek, une adaptation vidéoludique inspirée par l’univers terrifiant-mais-délicieux des romans jeunesse de R.L. Stine, a été développée par PHL Collective et éditée par GameMill Entertainment.
Cette collaboration entre un studio habitué aux jeux de licence et un éditeur spécialisé dans les adaptations permet de proposer une expérience maîtrisée, fidèle à l’esprit « Chair de Poule » tout en offrant une nouvelle aventure originale, comme vous le pourrez le voir.
PHL Collective a repris les codes de l’horreur accessible pour un jeune public sans renier les influences classiques du genre : ambiance inquiétante, monstres évocateurs des romans, mais sans violence excessive. L’intention est double : servir un hommage aux lecteurs nostalgiques et offrir une initiation au survival-horror pour les plus jeunes. Ne vous attendez donc pas à un jeu triple A.
Le projet s’inscrit dans la continuité des licences Goosebumps, qui comptent déjà plusieurs adaptations vidéoludiques ; ici, il s’agit d’une histoire inédite, avec un protagoniste original, Sloane Spencer, et une intrigue dans la petite ville brumeuse de Little Creek.
Une nuit terrifiante à Little Creek
L’intrigue met en scène Sloane Spencer, une ado brillante et un brin geek, qui décide de braver le couvre-feu imposé à Little Creek pour percer le mystère des apparitions nocturnes de monstres. Cette quête pousse Sloane à explorer des lieux familiers du genre Goosebumps – bibliothèque, théâtre abandonné, musée – tout en croisant des créatures issues ou inspirées des romans de R.L. Stine.
Le scénario prend soin d’insérer des bribes d’histoire via des journaux, notes et extraits, rappelant la narration typique des jeux du genre, tout en offrant un ton léger, quasiment initiatique et parsemé de clins d’œil pour les fans. L’ambiance est accentuée par une mise en scène sonore discrète mais efficace et des décors mystérieux — même si techniquement modestes. Plusieurs fins sont proposées, en fonction de vos choix, encourageant une rejouabilité bienvenue.
La mécanique du frissonnement
Le gameplay se décompose en deux grands axes complémentaires : l’exploration avec résolution d’énigmes, et la furtivité face aux monstres… avec une pointe d’action légère. Vous incarnez Sloane, qui peut se déplacer librement — marcher, s’accroupir, utiliser une lampe-torche — et manier un lance-pierre avec divers projectiles : billes, pétards, fumigènes, etc. Les environnements se débloquent progressivement, avec un peu de back-tracking mais aussi un système de raccourcis et points de téléportation bienvenus.
Les énigmes jouent sur l’observation — inscriptions, statues à aligner, notes à lire — et utilisent parfois un système d’indices via une sphère magique ou des boules de cristal pour aider les plus jeunes. Ce côté puzzle est central, parfois un peu trop présent, selon certains retours. Le combat pur reste limité : il faut souvent fuir ou distraire les monstres avec le lance-pierre, même si, curieusement, les billes infligent des dégâts illimités, ce qui permet de « tricher » un peu — sans gâcher le plaisir.
Un univers visuel entre charme et modestie
La direction artistique choisit la simplicité stylisée : décors épurés, textures basiques, intérieurs parfois vides, ambiance de dessin-animé 3D toute mignonne qui contraste avec l’horreur enfantine recherchée. Le rendu général est plat, avec de la géométrie sommaire et des assets répétitifs, mais quelques éléments — théâtre, musée, effets d’éclairage — ressortent agréablement.
Les effets de lumière, notamment la lampe-torche et certaines explosions (des pétards) apportent un peu de dynamisme, même si les fumigènes restent assez peu convaincants. Le jeu reste fluide, malgré un léger aliasing, et une optimisation solide sur consoles est soulignée. Cette réalisation technique fait le minimum, sans brillance mais sans accroc non plus — un bon compromis pour un jeu accessible et axé sur l’ambiance.
Frissons courts mais sympathiques
Goosebumps: Terror in Little Creek est une aventure courte — environ 4 à 6 heures selon votre rythme et les sources — mais généreuse en clins d’œil et moments de tension pensée pour un jeune public. Le charme opère grâce à une ambiance fidèle à l’esprit R.L. Stine, un gameplay simple mais malin, et des énigmes bien intégrées, même si certaines répétitions ou la lenteur de déplacement peuvent agacer.
Accessible, immersif et léger, le jeu réussit sa mission d’initier au survival-horror sans faire (trop) peur. Techniquement modeste, mais suffisant pour instaurer une belle atmosphère, il plaira avant tout aux fans de la licence ou aux jeunes joueurs en quête d’une expérience frissonnante mais pas traumatisante.
Points positifs :
- Univers fidèle à la licence Chair de Poule
- Ambiance visuelle et sonore réussie
- Énigmes bien intégrées et accessibles
- Multiples fins pour la rejouabilité
- Accessible aux jeunes joueurs
Points négatifs :
- Durée de vie courte
- Graphismes et animations modestes
- Déplacements lents et back-tracking fréquent
- Peu de tension réelle face aux ennemis