Mélange de Zelda et des Studios Ghibli, Baldo a sur le papier tout pour plaire, mais qu’en est-il vraiment ? La réponse dans mon test.

Des débuts chaotiques

C’est lors de l’Indie World Showcase il y a presque deux ans (en mars 2020), que le jeu a été montré pour la première fois. Immédiatement séduit par ses airs de Zelda avec des dessins très inspirés des studios Ghibli (que l’on ne présente plus), Baldo avait sur le papier tout pour plaire. D’autant que le jeu n’est développé que par deux Italiens.

Le jeu est d’ailleurs prévu pour l’été 2020, qui plus est en version physique…

Finalement le jeu ne sera disponible qu’un an plus tard, le 21 août 2021 sur Nintendo et PS4, mais uniquement au format dématérialisé, la version physique ayant été purement et simplement annulée au moment où je vous parle.

test baldo the guardian owls introduction

L’histoire de Baldo

L’histoire commence dans le pays de Rodia, où Baldo, notre héros, qui faisait tranquillement sa sieste au pied d’un arbre est réveillé par son amie Luna : des poules se sont échappées ! En les cherchant, les deux aventuriers arrivent dans une grotte où ils rencontrent un mystérieux hibou.

Jadis, les hiboux ont emprisonnés une créature sans cœur. Mais selon la prophétie, celle-ci se libérera lorsque un enfant pur naîtra. Baldo est cet enfant.

L’histoire est un peu bateau mais elle arrive suffisamment à nous happer… du moins au début…

Ghibli like

Il n’est pas nécessaire de connaître l’intégralité de l’œuvre de Miyazaki pour se rendre compte au premier coup d’oeil, que le jeu transpire les inspirations des films Ghibli.

Le voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro, le Royaume des Chats, … si vous cherchez bien on peut trouver de nombreux points commun avec une grande partie de l’œuvre des studios Ghibli.

Personnellement je trouve ça superbe, je suis assez admiratif devant ce genre de design.

De plus, les détails sont légions, que ce soit dans les villages, les prairies; zones fermières; et autres zones qui jonchent les villes, et même les petites grottes qui se traversent parfois très vite. L’animation des arbres, des brins d’herbes, de l’eau, des flammes des torches et autres braseros sont finement dessinés. C’est vraiment le gros point positif de ce jeu, car vous l’aurez compris, n’est pas Nintendo qui veut, surtout quand l’équipe ne tient qu’à deux personnes…

Une interface à revoir

Clairement si les devs doivent se concentrer sur quelque chose pour une prochaine mise à jour, c’est l’interface, le menu et l’expérience utilisateur dans sa globalité.

La première chose qui m’énerve au possible est de devoir changer la langue systématiquement au démarrage du jeu. Pourquoi ce n’est pas sauvegarder ? D’autant que, et on arrive au second point qui pêche, la sélection d’une entrée menu n’est clairement pas intuitive. Je fais toujours plusieurs appuis supplémentaires sur les flèches du pad avant de valider pour savoir si j’ai bien sélectionné le bon item ou non.

Une fois dans le jeu, c’est encore pire : du cercle bien vert qui s’affiche au-dessus du personnage pour indiquer la jauge du sprint à la sélection désastreuse des objets de notre sacoche ou des items importants (pelle, flûte, etc.), le gameplay en devient vite insupportable.

Et je ne vous parle pas du menu : obligation de descendre tout en bas pour voir la quête en cours (celles d’avant étant terminées, ils auraient pu les mettre en dernier), affichage de la world map pas du tout claire ni inspirée (comparé aux décors ça fait une sacrée différence), l’écran des items, l’écran des achats/vente chez un marchand, etc… je pourrai en écrire des tonnes…

J’ai essayé d’y passer le moins de temps possible mais pas ce n’est pas simple dans un jeu style RPG.

Des sons inspirants mais pas inspirés et ennuyeux

Que celles et ceux qui ne reconnaîtront pas les musiques inspirées de Zelda me jettent la première pierre… Alors oui c’est inspirant, entraînant mais le problème est qu’elles sont finalement très courtes, si bien que dans les donjons (comme l’épave au début du jeu), les musiques tournent en boucle et ça devient ennuyeux, surtout quand on cherche la sortie…

Du côté des bruitages, là encore, c’est très bien fait mais vite redondant : des aboiements de chien toutes les 5 secondes ou des sons d’oiseaux, de poules etc. sont vites ennuyeux car très répétitifs et similaires d’un lieu à un autre…

Un effort sur la traduction inégal

Baldo est traduit dans de nombreuses langues, et c’est plutôt une bonne nouvelle finalement.

La narration est composée de nombreux textes, certains obligatoires dans le déroulement du scénario, d’autres totalement optionnels comme avec les PNJ ou les quêtes annexes. Malheureusement ces quêtes annexes sont parfois incompréhensibles, si bien que seul le texte nous donne une indication plus ou moins clair sur l’objectif.

Hélas bien que la narration soit assez poussée, les dialogues trainent trop en longueur. Les explications sont parfois tellement détaillées qu’on a envie de tout passer sans lire le moindre mot. Le système de couleurs, censé nous aider a différencier les lieux, les objets ou personnages est finalement plus utile, et on vient parfois en lire en diagonal en s’arrêtant sur ces mots pour en finir rapidement…

Le scénario est mal écrit malgré un lore finalement assez intéressant. C’est vraiment dommage car sur ce point, il faudrait une mise à jour considérable pour pallier ce problème…

De plus c’est visible jusque dans le titre des trophées et leur description. D’ailleurs cette description est la même pour tous les trophées : « Completed ».

Vous aimez les souls likes ?

Je n’ai absolument rien contre la difficulté dans les jeux et c’est même quelque chose que j’apprécie de plus en plus. Cuphead est un jeu, dans son genre, assez difficile mais la marge de progression est énorme. Bloodborne est difficile également mais ce n’est pas à cause de son gameplay… c’est tout le problème de Baldo.

Vous ne commencez avec aucune arme, alors il faudra vous débrouiller pour tuer les premiers ennemis. Et comme le jeu n’est pas intuitif, les débuts sont très difficiles et laisseront pas mal de joueurs sur le carreau.

Du côté des combats et des déplacements, notons les hitbox trop imprécises. Si on lance des objets en étant trop proches d’un précipice, parfois on tombe. Les ennemis; au mouvement trop aléatoires et imprévisibles; peuvent vous tuer en un coup, etc.

La progression dans les donjons elle aussi est assez complexe. Trouver la sortie ne sera pas une partie de plaisir. Les passages sont parfois bien dissimulés : derrière une caisse, des touffes d’herbes ou d’autres objets qu’il faudra casser, pousser et/ou déplacer. Mais comme le jeu est construit comme ça, ce n’est pas tellement un problème. Au contraire j’ai plutôt bien apprécié les énigmes, même si elles sont au globalement assez dures.

Enfin si vous mourrez, vous recommencerez au début de la zone. En réalité la sauvegarde se fait lorsque vous changez de pièce ou de zone. Si vous aviez activé un interrupteur dans un précédent lieu, pas besoin de le réactiver.

Du chemin à faire…

Quand on regarde l’immensité de la carte, le nombre d’heures nécessaires en ligne droite (35 heures environ, d’après le studio et les différents retours que j’ai eu) pour terminer l’histoire; sans compter les nombreuses quêtes annexes; les décors sublimes et détaillés, il faut souligner le travail des deux développeurs : c’est titanesque ! Le report de plus d’un an de la sortie initiale, n’aura pas été suffisant pour produire un jeu sans trop gros défauts. Jusqu’à la mise jour 1.03c, assez récente, il n’était même pas possible de terminer le jeu…

L’interface complétement à la ramasse, le gameplay trop imprécis, la narration mal écrite, aurait mérité mieux, même au détriment des décors ou de la durée de vie du titre. La direction artistique ne fait pas tout dans un jeu…

Globalement j’ai quand même passé un bon moment dans Baldo mais hélas je n’ai pas pu le terminer à cause des nombreux défauts que j’ai énuméré dans mon test… ça ne m’était jamais arrivé.

Je vais attendre quelques mises à jours futures avant de m’y replonger dedans.

test baldo the guardian owls conclusion scaled

Points positifs :

  • Des décors sublimes, détaillées et pas redondants
  • Une belle aventure au globale
  • Certaines situations assez marrantes
  • Des énigmes assez poussées
  • donjons difficiles où vous serez bloqué de nombreuses fois
  • Traduit dans plusieurs langues
  • Des boss assez sympas

Points négatifs :

  • Plus de fois morts que dans n’importe quel souls like, à cause du gameplay
  • Une interface vraiment désagréable à utiliser
  • Un scénario trop mal écrit
  • Devoir changer la langue systématiquement au demarrage
  • Des quêtes annexes ou principales trop mal expliquées
  • Les musiques et bruitages qui tournent en rond
11/20

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