Test réalisé sur PlayStation 5, après 17h de jeu, avec une version fournie par Plaion France. Les screenshots utilisés dans ce test ont été fournis par l'éditeur.
J’ai testé Echoes of the End, le premier jeu du studio islandais Myrkur Games, et voici mon verdict.
Les débuts de Myrkur Games
Echoes of the End est une aventure ambitieuse née du studio islandais indépendant Myrkur Games, basé à Reykjavik. Ce projet de longue haleine, débuté dès 2016 (voire 2017), a émergé d’une volonté de créer un univers cinématographique, construit sur Unreal Engine 5, avec capture de performance, et animations réalistes.
Le studio, composé d’une poignée de passionnés (certains provenant de studios comme Ubisoft, on rejoint l’équipe au fil des années), a façonné Echoes of the End comme sa première production majeure. Au fil des années, chaque étape de développement a servi à ancrer la vision émotionnelle du récit, avec des visuels puissants inspirés des paysages islandais – glaciers, volcans, lumières nordiques – et une bande sonore immersive.
Echoes of the End est le fruit d’une ambition créative solide, portée par un petit studio capable de livrer une expérience cinématographique dans le paysage du jeu vidéo moderne.
Le récit envoûté d’Echoes of the End
L’histoire d’Echoes of the End plonge le joueur dans le monde mystique d’Aema, où Ryn, une jeune « vestigiale » dotée d’une magie ancienne volatile, voit son frère Cor enlevé par une armée totalitaire. Cet acte déclenche une quête désespérée pour le retrouver et empêcher une guerre imminente, sur fond d’invasions politiques.
Au cours de ses errances, Ryn fait équipe avec Abram Finlay, un érudit hanté par son propre passé. Ensemble, ils dévoilent un complot puissant menaçant de raviver d’anciennes luttes au sein du royaume. La narration, structurée en une dizaine de chapitres soigneusement élaborés, mise sur la tension dramatique, la trahison, la rédemption et la force du lien entre protagonistes.
Chaque chapitre offre des moments cinématographiques marquants, servis par des performances motion-captured et des personnages aux émotions palpables. Le scénario, à la fois personnel et épique, se déploie au fil d’un environnement riche et totalement imprégné d’une atmosphère nordique, où la nature elle-même semble animée par la magie oubliée d’un empire ancien.
La diversité des mécaniques de gameplay
Le gameplay d’Echoes of the End se présente comme un mélange réfléchi entre exploration, combat rapproché, magie et résolution d’énigmes. Le cœur du système repose sur les capacités de Ryn, capable de manier à la fois l’épée et une magie ancienne appelée le Vestige.
En combat, Ryn enchaîne des coups rapides ou lourds, avec une mécanique de parade et contre-attaque qui demande du timing précis. La magie n’est pas seulement un soutien : elle permet de créer des zones de stase pour ralentir les ennemis, de projeter des pointes cristallines capables de briser des armures, ou encore d’ouvrir des failles dimensionnelles pour se téléporter brièvement derrière l’adversaire. Certaines compétences combinent ces pouvoirs avec des attaques physiques pour créer des combos hybrides, ajoutant une vraie profondeur stratégique.
Le rôle d’Abram n’est pas passif : en combat, il peut déclencher des incantations qui renforcent Ryn ou perturber l’ennemi. Ces synergies offrent des affrontements spectaculaires, parfois proches d’un jeu d’action coopératif, même si le joueur ne contrôle qu’un seul personnage.
L’exploration exploite pleinement les pouvoirs du Vestige. Ryn peut altérer la gravité pour franchir des précipices, matérialiser des plateformes éphémères ou déplacer de lourds blocs afin d’activer des mécanismes. Certaines zones reposent sur des puzzles environnementaux où il faut geler l’eau pour traverser, détourner un rayon lumineux ou combiner des effets magiques pour déclencher une ouverture cachée. Ces énigmes, bien intégrées au rythme de l’aventure, évitent la répétition en variant régulièrement les situations.
Enfin, la mobilité est renforcée par un dash aérien, un double saut et la possibilité de grimper sur certaines parois, ce qui fluidifie les déplacements et rend les phases d’exploration plus dynamiques.
Un jeu travaillé…
Sur PlayStation 5, Echoes of the End brille par ses visuels dignes d’un film fantastique. Les environnements — icebergs scintillants, champs de lave en fusion, forêts mystérieuses — s’inspirent profondément des paysages islandais, créant une identité visuelle forte et immersive.
Le rendu est sublimé par l’utilisation de Unreal Engine 5, capture de mouvement, photogrammétrie et animations réalistes, qui façonnent des personnages émotionnellement expressifs et crédibles. Les modèles des protagonistes, leurs expressions, tout respire l’authenticité.
La direction artistique d’Echoes of the End est l’un de ses points forts il le souligner. Cependant quelques soucis de performance tempèrent l’expérience.
Cette mise en scène graphique appuie pleinement la narration et renforce l’immersion : chaque décor raconte une histoire, chaque jeu de lumière ajoute une couche d’émotion, et chaque plan semble être la rivière gelée ou l’éruption d’un volcan en pleine introspection.
… mais qui peine à convaincre sur certains aspects
Echoes of the End peine à convaincre sur certains points. Le début du jeu est particulièrement lent et il faut patienter longtemps avant que l’histoire ne prenne de l’ampleur, ce qui peut rendre l’entrée en matière assez laborieuse. Les combats souffrent également d’un problème de lisibilité, la caméra ayant tendance à se perdre dans des détails secondaires plutôt que de rester fixée sur l’action, ce qui nuit à la fluidité.
Au-delà de ces points, l’expérience se voit amoindrie par plusieurs absences regrettables. Impossible de profiter d’un mode photo alors que les paysages s’y prêteraient parfaitement. De même, l’absence d’une «Nouvelle partie +» limite fortement la rejouabilité (notamment pour les chasseurs de trophées qui devront faire plusieurs parties « from scratch »).
En définitive, ces manques et ces maladresses techniques empêchent le titre de déployer pleinement son potentiel, malgré la richesse de son univers et son esthétique séduisante.
Une bonne surprise ?
Echoes of the End s’impose comme un premier véritable coup de maître pour Myrkur Games. Il propose une expérience riche, émotionnelle, et visuellement frappante, portée par un gameplay varié et une narration ambitieuse.
Malgré quelques défauts, Echoes of the End constitue une base très prometteuse pour ce studio islandais. Avec un peu plus de finition technique et une plus longue rejouabilité, ce titre pourrait bien lancer une véritable saga.
Points positifs
- Direction artistique inspirée et graphismes saisissants
- Narration cinématographique et personnages chargés d’émotion
- Mécaniques de gameplay originales mêlant magie, combat et énigmes
- Gameplay fluide et puzzle design bien pensé
Points néagtifs
- Combat parfois imprécis ou maladroit
- Présence occasionnelle de bugs ou de petits problèmes de performance
- Durée de vie relativement courte (~14–15 h), linéaire