Il est enfin là ! Silence, the Whispered World 2 a pointé le bout de son nez la semaine dernière, l’occasion pour moi de vous livrer mes impressions sur ce point & click poétique.
Merci à l’éditeur de m’avoir fourni une copie du jeu pour effectuer ce test.
Les Chroniques de Sadwick 2
Après avoir murement réfléchi sa décision, le développeur Daedalic Entertainment nous propose une suite aux fameuses Chroniques de Sadwick : Silence, the Whispered World 2. Dans le précédent épisode, nous incarnions Noah étant jeune. Même si on parle de suite, le moins que l’on puisse est que les changements sont radicaux dans Silence autant au niveau du gameplay qu’au niveau des graphismes.
C’est après à un bombardement par des forces militaires que Noah et sa sœur Renie, se retrouvent contraints et forcés de se réfugier dans un bunker. Mais alors qu’une ultime explosion frappe le bunker, Noah et Renie sont projetés dans le monde fantastique de Silence.
Une grande aventure commence alors pour les deux enfants !
Une mécanique épurée
Si l’on retrouve les principes de base du point & click (déplacements et interactions avec des éléments), le studio a voulu simplifié au maximum son jeu. En effet même si vous pouvez ramasser puis utiliser plusieurs objets dans le jeu, aucune gestion d’inventaire n’est présente. Pas question ici d’associer deux objets pour en faire un troisième, tout se fait à l’écran. Trop simpliste vous me direz ? Il faut avouer que oui. Mais en jouant là-dessus, Daedalic nous propose un gameplay simple et efficace sans ajouter d’éléments superficiels. Pour le coup cela en fait vraiment un jeu tout public. Si en plus de ça vous activez les indices dans les options du jeu, le jeu devient vraiment une promenade de santé surtout pour les habitués du point & click.
Toutefois une grosse partie de la mécanique de jeu repose sur l’utilisation de Spot, cette chenille qui accompagne Noah et Renie tout au long de leur aventure dans le monde de Silence. En effet Spot peut prendre des formes diverses et variées (aplatie, arrondie, en feu, etc.) pour aider ses compagnons de route. Par exemple utilisez Spot en forme aplatie au-dessus d’un petit gouffre permet aux autres de traverser. Sa forme arrondie octroie à ses amis la possibilité de rebondir dessus, etc. Les possibilités sont assez variées et le studio a vraiment pensé à tout.
Malgré ces éléments, le jeu reste très facile. Les énigmes se déroulent souvent sur le même écran, pas question donc de ramasser un objet pour l’utiliser plus tard. Il s’utilise même quasiment dans la foulée. C’est dommage, mais je pense que le studio s’est concentré sur les graphismes au détriment du reste.
Un design haute-couture
S’il existe un point sur lequel Silence n’a rien à envier à ses concurrents, ce sont bien ses graphismes. Ils sont vraiment magnifiques. Le studio a créé son propre moteur graphique afin de pouvoir imprégner sur des dessins réalisés à la main, des objets 3D. On peut dire que le résultat est saisissant. Le niveau de détail des différents environnements est à couper le souffle.
Le design des personnages est lui aussi très réussi. Si bien qu’on arrive parfaitement à distinguer toutes les émotions notamment celle de Renie. A la fois candide, apeurée et joyeuse, on tombe vraiment sous le charme de la fillette. Et les autres personnages ne sont pas laissés de côté, même si au final ils sont peu nombreux.
Enfin les transitions entre cinématiques et jeu, se font instantanément et on notera qu’il y a au final très peu de temps de chargement.
En plus de la prouesse visuelle, Silence se dote d’une bande son vraiment parfaite. Elle colle parfaitement à l’univers et nous plonge directemnet dans l’ambiance. Ce n’est vraiment pas sur ce point non plus que l’on pourra critiquer le jeu.
A noter que vous avez accès à une galerie de concept art depuis l’écran titre et cela sans même avoir commencé le jeu. Certains valent le détour.
Et le reste ?
En revanche, le jeu souffre de quelques points négatifs. Tout d’abord le scénario. Même si l’histoire est bien trouvée, on peut dire qu’au fil de notre progression, le jeu manque cruellement de liant et de cohérence. Les différents personnages que Noah et Renie sont amenés à rencontrer arrivent tous comme un cheveu sur la soupe. Le jeu est prévisible de bout en bout hormis peut-être un petite rebondissement vers la fin que j’ai encore du mal à comprendre aujourd’hui tant il a été introduit de manière brute. La narration est décousue, et c’est vraiment dommage…
Ensuite, et cela va de pair avec le premier élément, les différents choix proposés lors des dialogues n’ont finalement que très peu d’impact hormis sur l’obtention des trophées du jeu. Il suffira par exemple de recharger le dernier point de contrôle via le menu pour obtenir l’autre trophée et ce sera réglé. On aurait aimé que nos choix aient plus de conséquences.
Enfin le jeu souffre d’une durée de vie assez faible. Je l’ai personnellement terminé la première foisen 4h et j’ai essayé bon nombre de choses pour obtenir les trophées du jeu (je rédige actuellement un guide). Même si le platine requiert deux parties, en 8h-10h vous avez tout fait. D’autant que les dialogues peuvent être écroutés. Une durée de vie faible n’est pas forcément un défaut en soi mais dans Silence, et quand on voit la manière dont le scénario est construit, on sent que le studio aurait pu proposer des dialogues et des décors supplémentaires pour rendre le tout cohérent. Peut-être a-t-il manqué de temps…
Un bon point pour l’avenir ?
Malgré ses nombreux défauts scénaristiques et son scénario décousu, on arrive quand même à tomber sous le charme de Silence, the Whispered World 2. Très inspiré, Daedalic Entertainment a réussi le pari audacieux de nous proposer un jeu aux décors somptueux, le tout avec un moteur graphique maison, qui n’avait pas encore été éprouvé jusque-là.
La candeur de Renie et les différentes mimiques des autres personnages suffisent à nous transporter dans le monde féérique de Silence. Le gameplay simpliste, est les énigmes faciles, font de Silence un jeu tout public si bien que vous pouvez parfaitement en faire profiter vos enfants.
J’espère de tout cœur que Silence servira de point de départ à de nombreux autres jeux, au charisme aussi fort que celui-ci.
Points positifs
- Visuellement impeccable et sans défauts
- Des personnages touchants et attachants (Renie et Spot en premiers)
- Un peu de poésie parmi tous les gros jeux de cette fin d’année
- L’utilisation de Spot géniale
Points négatifs
- Trop facile
- Un jeu hélas trop court (4h en ligne droite)
- Une narration décousue
- Des personnages qui arrivent comme un cheveu sur la soupe
- Très peu d’impact dans les choix de dialogue