God of War Ragnarök est l’une des sorties les plus attendues de l’année 2022 mais aussi de la PlayStation 5. Cette suite fait-elle honneur au renouveau de la franchise initiée en 2014 par Cory Barlog et son équipe ? Je vous propose quelques éléments de réponses dans mon test.

Ce test a été réalisé après avoir terminé le jeu (sur PS5), avec une version fournie par PlayStation France. Il va sans dire qu’il ne contient AUCUN SPOIL qui pourrait vous gâcher le plaisir de la découverte. Certains éléments de l’histoire et du scénario ainsi que du gameplay ont donc été omis volontairement. Les screenshots sont ceux fournis par PlayStation et ont déjà été dévoilés sur les réseaux sociaux. Bonne lecture :)

L’avant God of War Ragnarök

Depuis la création de la licence sur PlayStation 2, God of War est passé par toutes les générations de consoles de Sony (6 au totale si on compte Ghost of Sparta et Chains of Olympus sur PSP et leurs versions HD sur PS Vita). Dans leur gameplay, mais aussi dans leur mythologie (Grecque), les 6 premiers épisodes se ressemblaient fortement. Il était donc normal de douter, en 2018, du passage au TPS mais aussi à la mythologie nordique. C’était l’une de mes craintes lors de la sortie du titre sur PS4 en 2018.

test god of war ragnarok introduction scaled

God of War Ragnarök reprend les concepts de son ainé. Si vous n’avez pas joué au précédent épisode, alors jouez-y avant d’entamer celui-ci car Ragnarök est sa suite directe. Bien que de nouvelles notions sont introduites ici, jouer au premier opus vous familiarisera avec le gameplay et l’exploration. Vous pouvez d’ailleurs retrouver mon test à cette adresse.

Disponible la semaine prochaine (le 9 novembre), certains médias de presse généraliste ont déjà qualifié God of War Ragnarök de chef d’œuvre. Alors qu’en est-il vraiment ? Le studio a-t-il bien fait de rempiler pour une suite ? La licence n’est-elle pas en train de s’essouffler ?

God of War Ragnarök ou le retour des demi-dieux

Dans God of War (4), Kratos accompagné de son fils Atreus, devait respecter les dernières volontés de sa femme, Faye : jeter ses cendres de la plus haute montagne des neufs royaumes. Après une quête longue et douloureuse, les deux combattants arrivèrent à tenir cette promesse. Mais ce voyage laissa plus de questions que de réponses : pourquoi Faye a-t-elle émis ce souhait ? Que voulait-elle que Kratos et Atreus découvrent durant leur voyage ? Le périple de Kratos et Atreus a également laissé de nombreuses traces dans les terres d’Asgard, traces que devra assumer ce duo dans Ragnarök.

test god of war ragnarok premier opus

Si au premier abord, on peut penser que l’histoire est déjà toute écrite, il n’en est rien. Santa Monica sait nous surprendre et cette suite nous livre bon nombre de réponses tout en apportant son lot de rebondissements. Qui plus est, j’ai trouvé que la relation entre Kratos et Atreus était mieux construite, et beaucoup plus intimiste également. La narration est plus complexe, beaucoup plus travaillée, et j’ai été agréablement surpris dans son ensemble par le doublage français de qualité. Frédéric Souterelle reprend à merveille son rôle du dieu de la guerre, avec son timbre de voix si particulier, qui fait mouche à chaque fois.

Ragnarök n’est pas avare en informations concernant la mythologie scandinave. Même si là encore, le studio a pris quelques libertés, le jeu est une mine de savoir pour le féru de mythologie que je suis. Et vous serez ravi d’apprendre que Mimir est de retour avec ses anecdotes toujours plus passionnantes les unes que les autres. C’était d’ailleurs l’un des points forts du précédent titre. Que vous soyez en exploration ou dans le cours de l’histoire, la narration est omniprésente.

Un gameplay peaufiné

Ragnarök nous plonge directement dans le bain. Je peux vous dire que les premières heures du jeu sont vraiment épiques et d’une rare intensité, si bien qu’il est difficile de poser la manette. A vrai dire, ma première session a duré pas loin de 5 heures. Vous commencez directement l’aventure avec la hache Léviathan et les lames du chaos pour Kratos et l’arc pour Atreus. Si vous êtes rouillé, sachez que le jeu vous propose une tonne d’options d’accessibilité et de personnalisation, que ce soit pour les combats, la navigation, et l’exploration.

Cette suite garde les mêmes mécaniques de gameplay que son prédécesseur. On est toujours dans un TPS, avec une caméra sur l’épaule de Kratos. Lors des combats, la caméra bouge selon les attaques de Kratos, tantôt en zoomant, tantôt en se décalant. Ces mouvements permettent de montrer l’intensité des combats au joueur et l’immersion est garantie. On est face à un gameplay très nerveux, qui nous fait ressentir la puissance de Kratos. Les technologies phares de la DualSense (retour haptiques et gâchettes adaptatives pour ne citer qu’elles) peaufinent ce gameplay déjà excellent sans en faire trop.

De nouvelles exécutions sanglantes font leur apparition et sont très réussies. On prend un malin plaisir à remplir la jauge de break des ennemis pour ensuite les exécuter. Bien entendu Atreus pourra toujours vous prêter main forte lors des combats (touche ). Son aide sera primordiale car il sera notamment capable de faire monter la jauge de break plus rapidement.

test god of war

Toujours coté gameplay, sachez que de grosses nouveautés vous attendent dans Ragnarök. Je ne peux hélas pas vous en dire plus au risque de vous spoiler. On pourra en reparler le mois prochain si vous voulez :)

Tout comme son prédécesseur, Ragnarök reprend le système d’arbre de compétences. Avec l’expérience gagnée lors des combats ou à la fin d’une quête principale (ou secondaire), vous pourrez débloquer de nouvelles attaques pour Kratos et Atreus. De plus, pour certaines d’entre elles, vous pourrez réaliser des travaux (tuer X ennemis avec cette compétence) pour débloquer un trait secondaire qui améliore par exemple les dégâts infligés ou d’autres attributs prédéfinis.

Le bouclier sera toujours également un élément de gameplay important. Parer les attaques au bon moment pour étourdir l’ennemi vous sauvera la mise plus d’une fois. Les développeurs ont également ajouté une nouvelle utilisation de celui-ci. Parfois les ennemis se protègent et sont invincibles aux coups ou préparent une attaque imparable. Il faudra presser deux fois la touche pour retirer leur garde ou arrêter leur attaque.

test god of war ragnarok bouclier scaled

Les armes et armures du duo ainsi que le bouclier sont toujours modifiables via les différents ateliers de Brök et Sindri, à condition bien sûr d’avoir les ressources nécessaires. Comme le précédent titre, vous pouvez changer le pommeau de la hache et des lames du chaos. Vous pouvez également ajouter un rond de bouclier. Bien entendu, chacun de ces addons possèdent leurs caractéristiques propres.

Enfin, améliorer les différentes armes et armures vous permettent d’augmenter votre niveau global de joueur (jusqu’à 9). Tout comme dans God of War, ce niveau sera déterminant lors de certains combats.

Une réalisation sans faille ?

Qu’on se le dise, God of War Ragnarök est absolument sublime. Je n’ai aucun problème pour dire qu’il est l’un des titres les plus beaux de la PlayStation 5. L’exploration est construite d’une telle manière que parcourir les neufs royaumes est un réel plaisir. Si certaines zones font très couloir (c’est aussi une manière de diriger le joueur) mais restent néanmoins superbes, les lieux à ciel ouvert sont quant à eux absolument magnifiques. Le feu de Muspelheim, la glace de Niflheim, les mines de Svartalfheim, et j’en passe, sont un régal pour la rétine. Les teintes de couleur variées de certains environnements nous montrent à quel point tout a été fait avec minutie.

Avec la puissance de la PS5, le jeu ne souffre d’aucun clipping ou aliasing. Les textures sont assez détaillées et les visages et expressions faciales sont saisissantes. Dans les zones à monde ouvert, on se prélasse à regarder les paysages lointains depuis un point élevé. C’est magnifique ! On se rapproche de plus en plus de la réalité, c’est bluffant. Enfin si vous pensez que les six royaumes déjà présents dans le précédent titre, se retrouvent à l’identique dans Ragnarök, alors vous vous trompez. Tous les décors ont été revus de fond en comble par le studio, mais c’était aussi parce que le scénario l’imposait.

Quant au bestiaire, sachez qu’il a été enrichi. Que ce soit du menu fretin ou des boss dantesques, Kratos et Atreus affronteront de tout dans cette suite : des Ases, des elfes blancs ou noirs, des héléens, bêtes, etc.

test god of war ragnarok combat boss scaled

Quatre modes graphiques sont disponibles. Personnellement j’ai choisi de jouer en mode 4K/60fps (télé 120HZ compatible HDMI 2.1 nécessaire).

Avec une telle qualité de graphismes, on pourrait se poser la question sur la durée des temps des chargements. Sachez qu’il faut environ 10 secondes pour charger une partie ou pour passer d’un lieu à un autre avec la téléportation. Autrement dit, c’est très rapide, d’autant que les environnements sont, dans cette suite, bien plus nombreux et bien plus grands.

Un jeu qui impose son rythme

Ce que j’aime dans les jeux comme God of War Ragnarök, c’est le rythme qu’il impose. Malgré certains passages dispensables, il n’y a globalement aucun temps mort, tout est fait pour que le jouer soit happé autant par le gameplay que par le scénario. Je me répète mais il m’était vraiment difficile de poser la manette. Cette sensation ne m’était pas arrivée depuis Elden Ring. Et c’est tout ce que j’aime dans le jeu vidéo : un titre accrocheur avec un gameplay aux petits oignons, couplé avec une histoire touchante et prenante, qui ne fait qu’on ne ressort pas indemne de cette expérience. Car c’est aussi ça le jeu vidéo : des expériences qui vous font dire que c’est l’un des meilleurs média au monde.

Les occasions pour se donner à des activités annexes dans le jeu sont nombreuses. Là encore cette suite fait très fort, à l’instar de son prédécesseur. Tous les à-côtés sont narrés et ont un sens dans le jeu. Il y a bien entendu les collectibles à ramasser dont certains content les mythes et légendes scandinaves (très intéressant). Vous retrouverez les coffres des nornes dont l’ouverture requiert un brin de recherche.

D’autres types de quêtes annexes sont également très bien amenées surtout celles qui ne peuvent être réalisées qu’à la fin du jeu (activités end-game). La navigation dans les neufs royaumes, via la carte, est très plaisante. D’ailleurs pour les aficionados du 100%, sachez que tout est listé dans le menu : du moindre petit coffre banal à ramasser, aux corbeaux d’Odin qu’il faudra à nouveau dénicher et tuer. Chaque activité annexe est détaillée dans les zones de chaque royaume, si bien qu’on sait avec un rapide coup d’œil ce qu’il nous manque à ramasser ou à faire. Cependant j’ai trouvé les énigmes un brin trop simplistes (le jeu pour tous ?).

test god of war ragnarok puzzles scaled

Les combats de boss de l’histoire principale sont plus nombreux, plus intenses et plus épiques. Vous trouverez également d’autres mini-boss dans les activités secondaires dont certains valent le détour.

Enfin sachez que la liste des trophées spoilent énormément le jeu (surtout les trophées cachés, normal cette fonctionnalité est faite pour ça). Ne les regardez surtout pas, si vous souhaitez garder le plaisir de la découverte. Si vous avez peur de louper le trophée platine, ne vous inquiétez pas : rien n’est manquable et le jeu peut se terminer dans n’importe quelle difficulté.

Une suite absolument divine ?

God of War a désormais plus de 17 ans. 17 ans d’une franchise culte, que pour ma part je n’avais pas aimé à ses débuts. Le virage pris en 2018 aurait pu signer la fin de la série tant le parti pris était diamétralement opposé aux précédents jeux de la licence.

Mais il n’en fut rien, en tout cas pas selon moi. Santa Monica a su redonner ses lettres de noblesses au dieu de la guerre, avec une toute nouvelle histoire et un tout nouveau background. Ragnarök aurait pu se laisser aller à quelques facilités en proposant finalement un God of War 1.5 mais je peux vous dire sincèrement que ce n’est pas les cas. Le studio propose ici une suite dans la même veine que le premier, tout en ajoutant des éléments de gameplay nouveaux (et majeurs), des environnements somptueux, plus nombreux et plus grands et un lore au combien intéressant et bien imbriqué dans l’histoire de Kratos et Atreus.

God of War Ragnarök est l’un des titres majeurs de cette fin d’année et de la PS5. Il ne fait aucun doute qu’il sera en lice pour le titre de GOTY 2022.

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Points positifs :

  • Une entrée dans le jeu vraiment épique et intense
  • Un gameplay nerveux et très prenant
  • Une suite très convaincante dans son scénario
  • Le timbre de voix inoubliable de Frédéric Souterelle
  • Activités end game bien pensées
  • Nombreuses options d’accessibilité : le jeu pour tous
  • Le lore très complet et intéressant pour les férus de mythologie
  • Des nouveautés dans le gameplay très intéressantes
  • Les combats de boss toujours épiques
  • Une bande-son moins en retrait

Points négatifs :

  • Quelques bugs de gameplay (Atreus qui ne suit plus, interactions non présentes, etc.)
  • Les puzzles/énigmes très similaires au précédent opus
  • Ça manque (encore) trop de QTE à mon goût, surtout lors des exécutions de boss
  • Certains passages dispensables
18/20

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