Test réalisé sur PS5, après 16h de jeu, avec une version fournie par Neowiz.
Disponible en shadowdrop après le Summer Game Fest, j’ai pu jouer et terminer le premier DLC narratif de Lies of P, Overture. Je vous livre ici les impressions sur l’extension de mon Souls-like préféré !
La naissance de la marionnette
Derrière ses airs de marionnette, Lies of P avait su tirer les bonnes ficelles en 2023 pour s’imposer comme l’un des Souls-like les plus marquants de ces dernières années. C’est personnellement mon Souls-like préféré (je ne compte pas les productions FromSoftware).
Porté par une direction artistique inspirée de la Belle Époque de la fin du 19ème siècle et un système de combat exigeant, le jeu du studio sud-coréen Neowiz avait séduit les amateurs de challenges aussi brutaux que stylisés. Deux ans plus tard, Overture, première véritable extension narrative, débarque sans prévenir, juste après le Summer Game Fest.
Ce DLC tient-il ses promesses ou n’est-il qu’un tour de passe-passe mécanique ? Réponse après une bonne quinzaine d’heures de « souffrance » raffinée.
Overture, les origines de Lies of P
Avant de plonger dans le contenu de ce DLC, rappelons le contexte : Lies of P racontait la dérive sanglante de Krat, ville fictive plongée dans le chaos après que ses automates, autrefois serviles, se sont retournés contre leurs créateurs. C’est ce qu’on appela la « Frénésie des marionnettes ». Dans le rôle de P, marionnette consciente aux allures humaines, le joueur tentait de retrouver Geppetto et de survivre aux rues dévastées de cette cité. Inspiré librement du conte de Pinocchio, le jeu brillait par son ambiance sombre, sa difficulté assumée, et son twist scénaristique final ouvrant clairement la porte à une suite.
C’est justement en amont des événements du jeu principal que s’inscrit Overture. On y découvre une Krat encore debout, mais sur le point de sombrer. Votre mission sera de suivre les traces de la Rôdeuse Légendaire et de comprendre pourquoi vous avez été propulsé plusieurs années en arrière.
Overture se présente comme un prélude sanglant, une dernière respiration avant l’apocalypse. Une approche narrative qui fonctionne, tant elle renforce la tension tragique autour des événements du jeu de base.
Un contenu dense, sans superflu
Lancé discrètement le 7 juin 2025, Overture propose une aventure entièrement inédite, accessible depuis le Sentier du pèlerin du chapitre V (il faut donc être arrivé à ce Stargazer pour accéder à l’extension).
Pas de simples arènes ou d’ajouts cosmétiques ici : l’extension embarque le joueur dans une campagne complète, structurée autour de cinq nouvelles zones majeures, chacune avec son ambiance, ses ennemis, ses secrets et ses boss. Des jardins à l’abandon à un zoo devenu prison de chair, en passant par les mines, les serres et les cimes enneigées, Overture soigne son level design, en capitalisant sur les acquis du jeu de base tout en osant quelques expérimentations bienvenues. Ca ne sort pas trop du cadre mais ça reste cohérent avec ce qui a été fait dans le jeu de base.
Le rythme est maîtrisé, les surprises nombreuses, et le bestiaire fait preuve d’un vrai renouvellement. Mention spéciale aux créatures du Krat Zoo – des automates animaliers monstrueux, dont un crocodile géant à la mise en scène mémorable ou encore les différents gorilles et autres kangourous – qui ajoutent une touche de grotesque bienvenue à un univers déjà très oppressant.
Les boss de cette extension sont tout aussi déments que le jeu de base. Les combats (et surtout le combat final) sont très intenses et se défèrent des monstres n’a jamais été aussi grisant !
L’Overture d’un nouvel arsenal
Côté gameplay, les amateurs de découpe millimétrée seront ravis : Overture introduit une dizaine de nouvelles armes, toutes aussi mortelles qu’inventives. On alterne entre une lame circulaire montée sur ressort, des griffes acérées façon Wolverine, un arc à impulsion, ou encore un sabre d’énergie rappelant les animes japonais. Ces nouveaux joujoux viennent enrichir le système d’assemblage d’armes du jeu, toujours aussi souple et encourageant l’expérimentation.
Les bras de légion, ces implants mécaniques interchangeables qui offrent des compétences spéciales, profitent eux aussi de nouvelles options : Cataclysme, un canon à double tir dévastateur, ou Icarus, un bras équipé de lames volantes, permettent d’aborder les affrontements de manière plus dynamique encore. Ajoutez à cela quelques ajustements de confort (amélioration des esquives, possibilité d’améliorer chaque compétence à l’aide d’un quartz) et vous obtenez une formule affinée, peaufinée, mais toujours aussi exigeante.
Une extension généreuse et marquante
Avec une durée de vie oscillant entre 15 et 20 heures, selon votre niveau et votre propension à fouiller les moindres recoins, Overture n’a rien d’un contenu secondaire. Il s’agit d’une véritable mini-suite, dotée d’un rythme soutenu, de combats intenses, et d’une narration secondaire bien plus étoffée qu’attendu. On y croise de nouveaux personnages, qui ajoute une dose d’ambiguïté morale bienvenue à l’univers déjà torturé de Krat.
Ajoutons à cela l’arrivée de nouveaux modes de difficulté (dont un mode très facile destiné aux curieux rebutés par la brutalité du gameplay), la possibilité de pouvoir rejouer n’importe quel combat depuis le stargazer de l’hôtel de Krat (accessible en fin de partie), ainsi que de nombreuses options d’accessibilité (filtres pour daltoniens, meilleure lisibilité des UI), et l’on obtient une extension à la fois généreuse et inclusive.
Une Overture brutale, sans fausse note
Lies of P: Overture réussit son pari haut la main : proposer une extension à la hauteur du jeu de base, sans jamais donner l’impression d’être un simple contenu jeté aux fans en attendant la suite. Riche, dense, exigeant, parfois éprouvant, le DLC séduit autant par la qualité de ses combats que par la profondeur de sa proposition narrative. En se positionnant comme un véritable chapitre à part entière dans l’univers de Krat, Overture renforce l’aura de la licence Lies of P et laisse espérer une suite encore plus ambitieuse.
Points positifs :
- Une campagne dense et cohérente
- Des environnements marquants (le Zoo de Krat, jardins, cimes enneigées)
- De nombreuses nouvelles armes variées
- Des boss toujours aussi marquants et déments
- Une préquelle scénaristiquement forte
- L’histoire revèle son lot d’informations resté en suspens
- Le bestiaire renouvelé
Points négatifs :
- Quelques pics de difficulté mal dosés (surtout à la fin)
- Le niveau de la mine moins inspiré visuellement