Test réalisé sur PS5, après 70h de jeu, avec une version fournie par PlayStation France.
Ayant l’opportunité d’y jouer depuis 3 semaines, je vous propose mon avis sur Rise of the Ronin, qui sera disponible dès demain, en exclusivité sur PlayStation 5.
La naissance du projet « Rise of the Ronin »
Habitué des action-RPG très linéaire comme Nioh et plus récemment Wo Long Fallen Dynasty, la Team Ninja s’essaie aujourd’hui au monde ouvert. Présenté il y a plus d’un an et demi, ce projet m’avait tout de suite plu.
Difficile d’éviter la comparaison avec Ghost of Tsushima même si pour le coup, Rise of the Ronin se différencie sur plusieurs aspects.
Déjà d’un point de vue historique, Rise of the Ronin se déroule 8 siècles plus tard que Ghost of Tsushima. Pour être plus précis, l’histoire débute en 1850, pendant la période appelée Bakumatsu.
Le shogunat (« régime politique contrôlé par un shogun ») touche à sa fin et le Japon s’ouvre enfin au monde extérieur avec le commerce notamment (avec l’arrivée des bateaux noirs). Comme dans toute révolution, on voit apparaître des factions, des clans. D’un côté les pro-shogunat, des conservateurs désireux de perpétuer l’héritage et d’un autre, les anti-shogunat souhaitant faire évoluer le Japon.
Dès le début d’une partie, vous aurez tout le loisir de créer votre personnage (homme ou femme) avec un éditeur de personnage ultra complet.
Dans cette période de trouble, le personnage que vous incarnez, cherche à retrouver une personne qui lui est chère. L’aventure commence dès votre arrivée dans la ville de Yokohama.
Rise of the Ronin, le premier jeu en monde ouvert de la Team Ninja
Laissant la linéarité des titres comme Nioh ou encore Wo Long Fallen Dynasty, la Team Ninja nous propose avec Rise of the Ronin, un monde ouvert. Dès votre arrivée dans la ville de Yokohama, le joueur est libre d’aller où bon lui semble.
Vous avez donc le loisir de commencer à parcourir chaque zone de la map et réaliser certaines activités annexes ou de poursuivre l’histoire immédiatement en suivant le curseur à l’écran.
Dans Rise of the Ronin, 3 modes graphiques sont proposés. Le premier propose 60fps, le second privilégie les graphismes et le dernier est dédié au ray-tracing.
Malgré un test sur les 3 modes graphiques proposés, le constat est quand même assez flagrant : la technique est un peu faiblarde. Certaines textures sont datées, pixellisées et manque cruellement de détail. L’alliasing (« effet escalier ») est présent par moment, ici et là. Les effets « pop up » sont quant à eux assez marquants.
Malgré tout, on souligne une bande sonore très agréable, et des effets de lumière très convaincants. Par ailleurs le fait de proposer des doublages japonais (le français et l’anglais sont également dispos), rend le tout encore plus immersif.
Notons également une histoire assez intéressante, mais avec des personnages trop mis en avant parfois. Un système de choix durant certaines scènes importantes font changer le court de l’histoire. En réalité, on se rendra très vite compte que ces choix n’ont finalement que très peu d’impact sur les événements majeurs ou le gameplay lui-même.
Les combats quant à eux, sont, ce qui a rendu mon expérience du jeu, très grisante.
Rise of the Ronin ou l’art de combattre avec style
La Team Ninja a l’habitude de nous offrir des gameplay aux petits oignons et c’est encore ici le cas. Et comme dans tous les titres du studio, il ne suffit pas d’appuyer bêtement sur les touches d’attaque.
La première chose que vous devez surveiller est votre jauge de Ki (jauge bleue en bas au milieu). Celle-ci diminue à chaque fois que vous effectuez une attaque, une parade, une esquive, lorsque vous courrez, ou encore lorsque vous recevez un coup. Une fois qu’elle se vide totalement, vous êtes immobilisé et vous ne pouvez plus rien faire.
La bonne nouvelle est que ce principe s’applique pour les ennemis également. Votre objectif pendant les combats, vous l’aurez compris, est de faire descendre la barre d’endurance (ou de Ki) de votre adversaire à zéro. Une fois l’ennemi immobilisé, vous pouvez lui asséner un coup puissant (le cercle de lock devient alors rouge). S’en suit dès lors, une animation d’exécution vraiment superbe. Cette exécution est différente selon l’arme choisie et possède plusieurs variations également. Il en va de même pour les ennemis. Je dois dire que certaines sont vraiment réussies et artistiquement bien pensées. Sur les ennemis les plus faibles, cela permettra d’en finir avec eux. Et contre les boss cela leur enlèvera une bonne partie de leur barre de vie.
Pour faire descendre cette barre de ki adverse, vous devrez asséner des coups ou réaliser des contres ce qui s’avèrent plus efficaces.
Mais le gameplay ne s’arrête pas là puisque d’autres paramètres entre en jeu et notamment le style de combat. En évoluant dans le jeu, vous pourrez débloquer tout un tas de style de combats propre à chaque arme.
Rise of the Ronin ne déroge pas à la règle des jeux du studio et proposent une pléthore d’armes : doubles épées, odachi, épée longue, katana, sabre, etc… Libre à vous de choisir celle qui vous plait le plus.
Et chaque style peut prédominer un autre style. Autrement dit, pour être performant pendant un combat, vaut mieux utiliser un style qui prédomine celui de l’adversaire. A l’écran cela est représenté par une flèche (vers le bas) rouge si votre style n’est pas adapté, blanc si vous avez pris un style neutre et bleu si votre style est supérieur à celui de votre adversaire.
Vous pouvez assigner jusqu’à 3 styles sur chaque arme (1er ou 2ème arme) et les changer avec loisir pendant le combat. L’indicateur se met d’ailleurs automatiquement à jour.
Enfin dans Rise of the Ronin, asséner plusieurs coups augmente une jauge de sang de couleur jaune (affichée en dessous de l’arme, à droite). Avec cette jauge, vous pouvez regagner du ki, en appuyant sur R1, après avoir réussi un coup.
A cela s’ajoute l’utilisation de deux armes secondaires : fusil, pistolet ou encore le classique « arc ». Pendant un combat vous avez tout le loisir là encore de changer d’arme primaire ou secondaire. J’ai d’ailleurs pas mal apprécié le fait de pouvoir arrêter certaines attaques ennemies en tirant au pistolet.
Autre élément qui a son importance : parer une attaque de fusil permet d’enflammer votre arme directement. J’avoue que c’est assez jouissif d’enchaîner ensuite des coups enflammés.
Toutefois ces combats sont plus prenants en duel. La faute à une « IA » mal programmée. Il arrive fréquemment que les ennemis non lockés ne vous attaquent pas. Pire encore, si vous privilégiez l’infiltration, vous pourrez éliminer un ennemi, situé à quelques mètres d’un autre, qui parfois ne se rendra compte de rien. J’ai essayé dans tous les niveaux de difficulté du jeu et ça semblait être pareil.
Ces liens qui vous unissent
Dans Rise of the Ronin, la notion de liens est omniprésente. Tout d’abord, vous pouvez augmenter votre niveau de lien dans une zone (une map, par exemple celle de Yokohama, est découpée en plusieurs zones). Pour augmenter votre niveau de lien, vous devez réaliser des quêtes annexes comme par exemple, apporter votre aide à des villageois, rétablir l’ordre public dans certains lieux (équivalent des avant-postes dans d’autres jeux), trouver certains objets, etc.
Augmenter votre niveau de lien dans une zone, fait apparaître d’autres points d’intérêts sur la carte. Et si vous êtes du genre à tout faire, un pourcentage et une checklist de choses à faire est disponible pour chaque zone.
D’ailleurs quoi de mieux que le planneur (sorte de deltaplane), le grappin ou encore le cheval pour vous déplacer rapidement et librement entre les différentes zones. Si vous souhaitez aller encore plus vite, vous pourrez toujours opter pour le déplacement rapide entre chaque point d’intérêts découverts.
Vous pouvez définir un mode auto, lorsque vous êtes à cheval. Le cheval vous emmènera automatiquement à ce point, sans que vous ayez besoin de toucher à la manette.
Mais les liens ne sont pas disponibles uniquement que pour les zones. En effet, vous pouvez tisser des liens avec certains personnages récurrents du jeu. Certains de ces personnages sont mêmes des partenaires pouvant vous prêter main forte lors de vos missions. Jusqu’à 2 partenaires peuvent vous rejoindre.
Parmi ces deux partenaires, vous pourrez également recruter ou rejoindre d’autres joueurs onlines. Je me suis prêté à l’expérience avec un autre joueur, le temps d’une mission. Nous n’avons pas eu de problème lors de la mission, mais c’est tout à fait normal. Les serveurs ne devaient pas être surchargés étant donné que le jeu n’était pas encore sorti. C’est la raison pour laquelle je ne vais pas m’attarder sur ce mode.
A l’instar de Wo Long Fallen Dynasty, ces partenaires se battront à vos côtés et vous pourrez même les incarner à la place de votre personnage. Vous pourrez également les réanimer si d’aventure ils tombaient à terre.
Renforcer vos liens avec les zones, ou les personnages vous offrent tous un tas de récompenses : des armes, une amélioration de style de combat, des objets augmentant vos stats etc. et parfois des points de récompenses rare.
Dans Rise of the Ronin, il existe deux types de points de compétences : les standards et les rares. Tous les deux servent à débloquer des aptitudes dans l’un des 4 arbres de compétences : force, dextérité, intelligence et charisme. Débloquer des compétences dans chaque type d’arbre améliorer l’attribut associé, par palier. Par exemple, si vous débloquez 2 compétences dans l’arbre « Force », vous gagnerez un point de force. Ces points s’obtiennent en augmentant de niveau. Vous gagnez des points d’expérience en tuant des ennemis. Mais attention si un ennemi vous tue, une vendetta sera lancée. Il faudra alors soit tuer l’ennemi, soit réaliser une exécution sur celui-ci pour récupérer vos points de Ki.
Les points de compétences rare quant à eux s’obtiennent en utilisant certains types d’objets ou en augmentant le niveau de lien avec un personnage.
Rise of the Ronin, une autre pépite de Team Ninja ?
Loin des jeux linéaires (mais non moins excellents), que la Team Ninja avait l’habitude de nous proposer, Rise of the Ronin se démarque par un gameplay prenant et très jouissif, le tout dans un monde ouvert.
La mécanique de contre et les exécutions qui en découlent sont grisantes et nous promet des combats mémorables, surtout lors des duels. Très à terre à terre dans son scénario (on est loin des « magies » de Wo Long Fallen Dynasty par exemple), Rise of the Ronin propose une histoire aux multiples embranchements mais dont l’issue est quasi systématiquement identique.
Avec une technique relativement faiblarde, on se perd toutefois dans cet open world à la musique envoutante, aux effets de lumières convaincants et un cycle jour/nuit plaisant.
Espérons que les différents futurs patchs amélioreront les défauts présents. A l’heure actuelle, on peut quand même saluer, la Team Ninja, d’avoir voulu nous proposer son interprétation du monde ouvert.
Points positifs :
- Des combats très grisants
- Des exécutions vraiment superbes
- Les différents styles de combats
- Les liens de zones et de personnages
- Des effets de lumière convaincants
- Le doublage Japonais intégré d’emblée
- Les différents moyens de déplacements débloqués très tôt dans le jeu
Points négatifs :
- Technique faible
- Une intelligence artificielle qui mérite d’être revue
- Des choix qui ont finalement peu d’impact sur les événements majeurs du jeu
- Pas mal de d’aliasing et d’effets pop up