Test réalisé sur PS5, après 90h de jeu, avec une version fournie par Square Enix.
4 ans après la sortie de remake, Final Fantasy VII Rebirth, le second opus de la trilogie visitant à revoir le célèbre Final Fantasy VII (sorti en 1997 sur PS1) est désormais disponible.
Final Fantasy VII Rebirth : une histoire complexe
A la fin de Remake, nos héros fuyaient la ville de Midgar après avoir été accusé de l’effondrement du secteur 5. Rebirth commence avec un épisode centré sur le passé de Cloud, dans la ville de Kalm où une mission de la plus haute importance lui a été confié, sous la houlette du grand Sephiroth.
A côté de Rebirth, Remake fait office de « petit joueur » tant le travail proposé est dantesque… parfois même trop comme vous le verrez.
Durant ses 14 chapitres, Final Fantasy VII Rebirth nous tient en haleine, sans jamais décevoir dans sa trame scénaristique, sa mise en scène ou ses combats. Ce deuxième opus nous conte d’ailleurs la plus grosse partie du jeu original, à savoir l’après Midgar jusqu’au Temple des Anciens.
Il faut environ entre 50 et 60h en ligne droite pour terminer FF7 Rebirth. Personnellement j’en suis déjà à plus de 90h, mais j’ai fait tous les rapports d’exploration et toutes les quêtes annexes (sauf une qui est buguée).
Avec Remake et Rebirth, Square Enix, ne se contente pas de revoir uniquement les graphismes ou le gameplay. Si les principes fondamentaux de FF7 (les matérias, la Mako, Avalanche, la Shinra, les Cetra, etc.) sont là, sachez que certains passages ont été réécrits, revus, complétés et voir même modifiés. Toutefois, ce n’est pas un mal pour autant.
Citons par exemple le passage des marécages ou vous deviez combattre le Midgardsormr. Dans l’opus original, on voyait le gigantesque serpent empalé. On savait aussi que c’était Sephiroth qui s’en était chargé, ni plus ni moins. Dans Rebirth, une scène dédiée vous montre ce qui s’est réellement passé. Et ce n’est pas le seul passage qui bénéficie ce traitement de faveur.
Personnellement, le jeu m’a rappelé un tas de souvenir. Tout a été fait de telle manière que le joueur connaisseur de l’opus original ou totalement néophyte, ne soit pas perdu.
Les ellipses narratives de l’opus original sont comblées dans ce remake. Les personnages sont plus vivants, plus humains et les relations qui en découlent sont nettement mieux senties. Le doublage y est pour quelque chose et personnellement hormis la voix de Cid je trouve que le reste est parfait. Non pas qu’il soit mauvais, mais je trouve que la voix ne colle pas au personnage et à ses expressions que je voyais en 1997.
La richesse de Final Fantasy VII Rebirth
Final Fantasy VII Rebirth laisse place à la linéarité de Remake en proposant à son tour un monde ouvert, découpée en régions, que certains reconnaitront du premier coup d’œil : Corel, Gongaga, Cosmo Canyon, pour ne citer qu’elles.
Et c’est parce que Square Enix a fait le pari de proposer un monde ouvert que l’on peut dire sans aucun problème que le travail produit est dantesque. L’exploration est vaste et les nombreuses quêtes, rapports de Chadley, combats dans le simulateur mais aussi l’ajout d’un tout nouveau jeu de cartes (le Queen’s Blood), les captures de chocobo la première fois que l’on met le pied dans une région, etc. ne sont pas là pour dire le contraire.
Les rapports d’exploration de Chadley à eux seuls proposent un tas d’activités variées telles que la chasse, l’activation de tours radios pour faire apparaitre les POI sur la carte, la recherche de trésors, de sources de vies ou encore d’autels d’Espers. D’ailleurs j’ai trouvé la manière de gagner des Espers complétement mal amenée. Réaliser des QTE auprès d’autel, par trois fois pour chaque Esper, pour ensuite l’affaiblir, et le combattre dans le simulateur de Chadley, pour gagner la matéria et donc le droit de l’utiliser… On aurait plus faire plus simple non ?
Certaines quêtes annexes sont carrément inutiles et prennent parfois des sentiers détournés alors qu’on aurait pu faire plus simple. Ces parenthèses au milieu de l’aventure (même si optionnelle) cassent un peu le rythme si toutefois vous vous prêtez à l’exercice.
Si la plupart du contenu annexe n’est pas nécessaire pour comprendre les principaux tenants de l’histoire, se laisser aller à quelques distractions enrichira le lore de certains personnages et vous permettra de mieux comprendre toute l’ampleur et la complexité de cette « Fantaisie ».
Au bout des 90h+ de mon aventure dans Rebirth, j’ai quand même été agacé par l’omniprésence de Chadley dans ce contenu annexe et par l’animation pendant laquelle Cloud sort son récepteur pour communiquer avec lui. Je trouve personnellement qu’il y en avait beaucoup trop, et que Square Enix n’a pas fait dans la demi-mesure.
D’ailleurs cette scène (où Cloud utilise le récepteur) est l’une de celles qui montrent la rigidité du titre. Mais il y en a d’autres : quand on monte dans le Buggy, quand Cloud s’accroupit pour passer sous un obstacle ou quand on doit monter des murs, des échelles etc. L’exploration est parfois trop rigide voire même agaçante. On ressent ce manque de fluidité, cette barrière invisible qui nous empêche d’aller plus vite.
Le charme de cette « Fantaisie »
J’ai vraiment été émerveillé devant les paysages, les scènes reconstruites, complétées, de Final Fantasy Rebirth. Et je ne parle pas spécialement des graphismes. Final Fantasy VII Rebirth a réveillé en moi des souvenirs que j’avais du jeu original : l’arrivée à Junon, Cosmo Canyon, le Gold Saucer, etc.
Malgré quelques textures qui peut être brouillonnes ou mal finies, on se laisse happer par la direction artistique du titre, par ses environnements qui nous rappellent nos heures passées sur l’original.
Même si Square Enix s’est laissé aller à quelques modifications du scénario notamment avec l’amputation de zones comme le village de la fusée ou encore Wutaï (peut être pour un futur DLC ?), globalement tout y est et on retrouve la magie d’antan. Et c’est pourquoi, selon moi, Rebirth est une ode à la nostalgie.
Et que dire de la bande son magistrale. Pour l’occasion elle a été entièrement retravaillée. Mais même si un travail sublime de réorchestration a été fait, on entend parfaitement les notes des musiques originales comme dans le thème de la parade de Junon ou le thème de Cosmo Canyon. J’ai personnellement un gros coup de cœur pour le thème de Gongaga, avec les chœurs en fond sonore : une pépite.
En revanche, dans certains passages (par exemple la grotte de Gi à Cosmo Canyon), j’ai trouvé que la musique était trop forte malgré quelques réglages. J’avais vraiment du mal à entendre la voix des personnages.
Un gameplay enrichi et amélioré
Dans le gameplay, Final Fantasy VII Rebirth reprend les caractéristiques de son aîné tout en y apportant des modifications et améliorations. On fonctionne toujours dans un mode au tour par tout où vous êtes libre de sélectionner des commandes (objets, compétences, sort, etc.). Pendant la sélection, le temps s’écoule très lentement mais n’est pas complétement arrêté. Ceci dit vous avez tout le temps nécessaire pour réfléchir et adopter la bonne stratégie.
Vous pouvez également opter pour un mode dynamique, dans lequel le temps s’écoule normalement même pendant la sélection des commandes
Les commandes classiques d’attaque permettent de faire monter la jauge d’ATB. Par défaut il y a 2 slots d’ATB. Ces derniers vous permettant ainsi de lancer des compétences ou des sorts consommant 1 ou 2 slots.
A noter que des compétences synchronisées vous permettent de pousser le nombre de slot de la jauge ATB à 3.
Utiliser des sorts ou des compétences permet de remplir une autre jauge pour les compétences synchronisées. Ces compétences s’exécutent avec deux personnages et sont déblocables via le codex (sorte de sphérier, comme dans Remake).
Pour être plus efficace durant les combats, il faut mettre son ennemi en état de choc. En utilisant la compétence « analyser » (via la matéria), vous serez en mesure de connaître les faiblesses de l’ennemi est la ou les conditions requises pour le mettre en état de choc.
Une fois en état de choc, vous pouvez infliger de plus gros dégâts, et l’ennemi est totalement immobilisé. Grosse nouveauté d’ailleurs, vous pouvez désormais invoquer des Espers une fois que l’ennemi est en état de choc. Dans Remake, l’invocation était plutôt aléatoire. Des commandes vous permettent également d’esquiver ou de réaliser une garde. Une garde parfaite vous octroiera d’ailleurs différents bonus.
Certains ennemis ne peuvent être mis en état de choc, qu’en réalisant une garde parfaite. De quoi rendre les combats un peu plus difficiles.
Les combats de Rebirth sont très grisants surtout en mode difficile. Et certains affrontements valent même le détour avec notamment des cinématiques qui apparaissent en plein milieu du combat et viennent rendre le tout plus vivant.
Final Fantasy VII Rebirth : une attente récompensée ?
4 ans, c’est le temps qu’il aura fallu attendre pour avoir le second opus de la trilogie Final Fantasy VII Remake. Rebirth est un jeu exceptionnel, un vrai RPG comme je les aime. La narration parfaite, les scènes sublimées, les décors magnifiés et l’OST magistrale, nous replonge plus de 20 ans en arrière, dans ce qui fut à l’époque un chef d’œuvre du J-RPG.
D’un autre coté j’ai trouvé que Final Fantasy VII Rebirth s’est beaucoup trop occidentalisé. Les quêtes FedEx, les rapports d’exploration à foison ; avec un Chadley omniprésent ; et j’en passe, pourront rebuter bon nombre de joueurs. Certes tout ce contenu annexe dantesque peut paraître optionnel mais malheureusement quand on y regarde de plus près, ce n’est pas tellement le cas. Ce contenu sert beaucoup le lore global et aussi la relation que certains personnages ont entre eux. Par ailleurs ils éludent certaines parties, qui étaient passés sous silence dans le jeu original.
Malheureusement, on ne peut pas reprocher à ce contenu d’être indigeste par moment. Après 90h de jeu, toutes les quêtes annexes réalisées (sauf une), tous les rapports d’exploration terminés, j’ai laissé le jeu de coté pour m’y remettre plus tard.
Et d’un autre côté, avec du recul, après une semaine sans y jouer, j’ai envie d’y retourner. Ses combats grisants (il m’en reste un paquet à faire dans les simulateurs), son histoire prenante et touchante me donnent envie de terminer le registre de progression à 100% (comme pour Remake).
Final Fantasy VII Rebirth est un jeu riche, avec une aura très forte et m’a personnellement émerveillé et touché. Merci Square Enix !
Points positifs :
- Des combats grisants
- Le Queen’s Blood
- Des paysages somptueux, riches, complets
- Une OST magistrale, réorchestrée mais sans oublier ses origines
- Un doublage français très réussi
- Une histoire touchante
- La nostalgie qui nous touche dès les premières minutes de jeu
- Une petite entrée dans le menu principal qui nous rappelle les faits marquants de Remake
Points négatifs :
- Trop de quêtes annexes, trop de rapport d’explorations, trop de Chadley
- Une complexité scénaristique (surtout à la fin) pour rien
- Des quêtes à rallonge inutiles
- Manière de gagner des Espers
- Des déplacements trop rigides