Annoncé en 2020, Forspoken est désormais disponible, après la mise à disposition d’une démo qui a déplu pas mal de joueurs. Je vous livre aujourd’hui mon verdict sur la toute dernière sortie de Luminous Productions.

Ce test a été rédigé après environ 30h de jeu, sur PlayStation 5, avec une version numérique envoyée par l’éditeur.

Project Athia alias Forspoken

Forspoken a été annoncé à le 11 juin 2020 lors du showcase dédié à la PlayStation 5. Connu à l’origine sous le nom de Project Athia, Square Enix s’était contenté de présenter quelques cinématiques plutôt réussies. Ce projet m’emballait d’ailleurs bien à ce moment-là.

L’équipe en charge du projet (Luminous Productions), à qui l’on doit également Final Fantasy XV, avait prévu une sortie pour fin 2022. Finalement le jeu a été repoussé de quelques mois pour débarquer en février 2023.

Forspoken

Si le jeu devait être une vitrine technique pour la PS5, les retours de la presse et des joueurs ont été quelque peu mitigés après la mise à disposition d’une démo sur le PlayStation Store en amont de la sortie.

Voici mon avis sur ce jeu, toujours sans spoilers.

De New-York à Athia

Le joueur incarne Alfre Holland alias Frey, une sans-abri new-yorkaise, abandonnée dès le plus jeune âge par ses parents. L’histoire débute au tribunal. En effet Frey a la particularité de s’attirer sans cesse des problèmes. La juge plutôt clémente la laisse une nouvelle fois partir, sans plus de conséquences.

Alors que Frey fuit son appartement en proie aux flammes, elle fait la découverte d’un mystérieux bracelet. En l’enfilant, elle se retrouve téléportée dans le monde d’Athia, un lieu fantaisiste dans lequel une mystérieuse brume transforme les habitants en monstres.

Frey ne sera pas seule dans cette aventure puisque le mystérieux bracelet qui ne peut plus être enlevé, lui parle. Elle l’appellera Krav et il sera son guide et fidèle compagnon tout au long de son périple.

Forspoken ou la narration en demi-teinte

Le gros point noir de Forspoken est selon moi, le scénario en demi-teinte et très inégal dans sa répartition. Les débuts sont à mon sens trop longs et traînent beaucoup en longueur. On a du mal à rentrer dans le jeu. Personnellement, au début, je faisais des sessions de 1h à 2h max car j’avais du mal à entrer dans le jeu alors que vers la fin je pouvais « tenir » 4h sans sourciller.

Ces longueurs sont dues à l’explication de nombreuses informations liées aux gameplay. Elles ralentissent fortement la progression du joueur dans l’aventure. Et Forspoken est tellement riche que les tutoriaux sont nombreux.

Et quand nous sortons de ces explications, pour finalement pouvoir en profiter comme il se doit, le scénario s’accélère de plus belle, pour expédier rapidement tous les rebondissements et la fin du jeu. C’est dommage car mis bout à bout, on peut terminer l’histoire principale en une dizaine d’heures. Heureusement le jeu a tellement plus à offrir que son scénario finalement assez classique.

Le jeu d’acteur maîtrisé de Ella Balinska sauve un peu le tout mais c’est surtout le contraste entre la spontanéité, le franc-parler et l’humour noir de Frey (avec beaucoup de grossièretés également) et le monde d’Athia qui m’a beaucoup plu.

Forspoken serait-il finalement addictif ?

Les premières heures passées, le jeu devient en revanche terriblement addictif, notamment dans ses combats et ses parkours. Les ennemis sont directement visibles lorsque l’on explore le monde d’Athia et c’est un réel plaisir de le parcourir à toute vitesse, avec les différentes possibilités de parkour.

D’autant qu’au fil de votre aventure, vous débloquerez de nouvelles manières de vous déplacer rendant le jeu et l’exploration encore plus grisants.

Les combats sont quant à eux très prenant. Au début, seul un arbre de compétences est disponible. Et c’est en battant les Tanntas, dirigeantes des régions d’Athia, que vous débloquerez de nouveaux arbres de compétences (feu, glace, etc.).

Par ailleurs certaines des compétences devront être débloquer via de la mana. Celle-ci est facilement trouvable dans le monde d’Athia ou en réalisant des quêtes. Vous pouvez également améliorer les effets de ces compétences en réalisant des missions.

Le monde riche de Forspoken

Qu’on se le dise, Forspoken propose un monde gigantesque et très riche. J’ai été surpris par l’immensité de la carte du monde même si finalement, avec le parkour et le déplacement rapide entre les refuges, on peut la parcourir assez vite.

Forspoken propose plusieurs activités annexes dont certaines terriblement addictives. Elles sont variées et restent très inégales dans la durée ou dans la construction. Il y a les classiques quêtes « Fedex », dans les villes, où vous devrez par exemple suivre un chat sans le perdre de vue, pour récupérer une figurine que vous pourrez échanger contre des accessoires. Il y a aussi les tours avec lesquelles vous devez interagir pour dévoiler certaines zones et activités de la carte, les photographies à prendre, les combats en CLM, etc. Citons enfin les labyrinthes, avec à la clé des objets uniques et puissants. En revanche, en termes de level design, ils se ressemblent tous plus ou moins et manquent cruellement de charme.

Et si vous vous êtes concentrés sur l’histoire principale au début, sachez que ce contenu annexe (trophée platine y compris) vous occupera au moins une quarantaine d’heure, bien plus si vous voulez nettoyer intégralement la map.

Graphiquement e-Frey-ant ?

Comme dit auparavant le monde de Forspoken est immense. Si le trailer du showcase PlayStation nous en mettait plein la vue en 2020, l’effet « whaou » est atténué presque 3 ans après.

On ne va pas se mentir le moteur graphique (« Luminous Engine ») utilisé je le rappelle pour Final Fantasy XV (2016) montre clairement ses limites. Même si on se doute qu’il a dû subir des améliorations depuis…

Les cinématiques ne sont plus aussi splendides que dans le trailer, la faute aux autres jeux époustouflants qui sont sortis entre temps sur la même plateforme (Horizon Forbidden West, God of War Ragnarök, etc.). Toutefois on peut saluer la direction artistique de Forspoken. Les environnements sont assez variés et la flore et la faune arborent des contrastes colorés, souvent enchanteurs, qui nous laissent la plupart du temps rêveur. Saluons également la modélisation des PNJ qui sont dans l’ensemble plutôt réussies.

Les ennemis se baladent sur la carte et on peut sans problème continuer notre chemin sans les affronter. Sur ce point, j’ai trouvé qu’ils manquaient de charisme. Ils ne sont pas si impressionnants et ne surprennent pas dans leurs actions. En revanche, on ne peut pas en dire autant des boss. Ils sont dantesques et les combats qui s’en suivent également. Les combattre est un réel plaisir d’autant qu’il ne s’agit pas de spammer la touche de tir comme pour le menu fretin mais il faut aussi parfois courir, se cacher, etc.

Mais qui dit monde ouvert et moteur graphique qui date, dit chutes de framerate à prévoir. Et Forspoken ne déloge pas hélas à la règle. Heureusement elles sont minimes et ne se voient que lors de combats avec trop d’ennemis couplé à l’utilisation de compétences aux effets spéciaux superbes et complets.

Forspoken est-il une déception ?

Selon moi, Forspoken n’est pas un échec. Il n’est pas foncièrement mauvais non plus. Malgré ses débuts qui traînent trop en longueur et un moteur graphique daté, Forspoken n’en reste pas moins une belle expérience que j’ai eu le plaisir de découvrir.

Passées les premières heures, le jeu en devient addictif et on se laisse aller volontiers à quelques détours de la quête principale pour aller récupérer un objet puissant, vaincre un monstre énorme ou encore se perdre dans des labyrinthes plus vastes les uns que les autres.

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Points positifs :

  • Le contraste en le jeu d’acteur de Frey et le monde d’Athia
  • Le chargement en quelques secondes sur PS5
  • Le parkour et les combat terriblement addictifs
  • Le monde gigantesque
  • Une pléthore d’activités dans lesquelles on aime se perdre
  • L’OST (Bear McCreary)
  • Des compétences aux effets spéciaux superbes
  • Les combats de boss qui valent le détour

Points négatifs :

  • Un scénario en demi-teinte
  • Des débuts qui traînent en longueur…
  • …Et une fin vite expédiée
  • Quelques chutes de framerate
  • Des ennemis pas intéressants
14/20

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